Célébrer les 150 ans du martyre de Saint Louis Beaulieu

J’aimerais bien prendre plus de temps pour vous en parler mais je voudrais quand même évoquer aujourd’hui le pèlerinage que nous avons fait en Corée. Nous, la délégation française avec ses 66 membres, dont la délégation girondine de 11 personnes amenées par Mgr Ricard, toujours en tête ! 
Pourquoi ? Pour célébrer les 150 ans du martyre de Saint Louis Beaulieu, ainsi que dix autres prêtres français, mais aussi, nous l’avons un peu découvert sur place, des milliers, je dis bien des milliers de martyrs coréens.
C’est un groupe de jeunes confucianistes qui, ayant lu un catéchisme du père Ricci, un Jésuite missionnaire en Chine, avait envoyé l’un d’eux se faire baptiser en cachette à Pékin. Pour résumer, quand le premier prêtre est entré en Corée, c’était un chinois, il y avait déjà une Église. Ce prêtre ayant été découvert et décapité, les nouveaux chrétiens ont fait des pieds et des mains pour faire venir des prêtres. On peut dire que pendant les 70 premières années de l’église en Corée, elle a vécu soixante ans sans prêtre. Première caractéristique.
La deuxième caractéristique est le bouleversement qu’a provoqué l
 l’évangile dans cette société, et c’est cela, ainsi que la venue d’étrangers, qui a provoqué plusieurs cycles de persécution. En découvrant le christianisme, ces jeunes confucéens et leurs descendants découvrent la paternité universelle du Dieu créateur. Et donc la fraternité universelle révélée pleinement en Jésus-Christ, et ça, ça change la vie. Plus de castes, de supérieur ou d’inférieur, plus de nobles et de roturiers.
Avouez-le, pour beaucoup d’entre nous, nous nous sommes habitués à l’évangile, mais ceux qui le découvrent à neuf, si j’ose dire, et peut-être certains d’entre vous, savent bien qu’il y a une rupture entre avant la révélation et après. Et que beaucoup en Corée et ailleurs ont voulu se joindre au Christ dans le martyre du sang mais aussi celui de la sueur pour témoigner de l’importance de cette découverte, tant au niveau personnel qu’à celui de notre société.

Bonne continuation, les frères !

Père Gérard Faure