Les spécialistes de la DRAC ont découvert des choses inattendues lors des phases préliminaires à la mise en place du chantier de restauration. Dans des niveaux seulement accessibles aux pigeons, des ornements montrent le soin apporté par nos aïeux à la réalisation de la flèche.
C’est officiel depuis la visite, le 9 janvier, de la ministre de la culture, Rachida DATI, à Dijon. La flèche de la cathédrale Saint Bénigne va bénéficier d’une restauration complète. Ses 62 mètres de haut ont une inclinaison d'à peu près 80 centimètres. Le premier constat de cette génuflexion date de 2020. Dès lors, une étude diagnostique a été réalisée. Elle a permis d’établir la nécessité absolue d’une restauration.
une inclinaison d'à peu près 80 centimètres
Cet ouvrage de charpente en chêne a 130 ans. Elle date de la fin du 19ème siècle, et est l'œuvre de l’architecte diocésain Charles SUISSE.
Avant elle, 4 ou 5 flèches ont été construites sur ce qui était, à l’origine, l’abbatial Saint Bénigne.
La flèche d’aujourd’hui mesure 62 mètres, de sa base à la croix, à son sommet. Cette dernière culmine à 93 mètres. La flèche est recouverte à sa base de tuiles vernissées, avec du cuivre repoussée pour les ornements. Quant à l’aiguille sommitale, elle est couverte d’ardoise.
En 2020, des fragilités ont été constatées lors d’une visite de l’architecte des monuments historiques. Des poutres s’étaient déboitées. Des opérations de consolidations provisoires ont permis de caler l’ouvrage, en attendant une restauration. “Les sections des poutres du 19ème siècle sont légèrement inférieures à ce qu’il aurait fallu pour garantir la stabilité de l’ouvrage” explique Laurent Barrenechea, conservateur régional des monuments historiques de la Direction des Affaires Culturelles de Bourgogne Franche-Comté.
Des poutres s’étaient déboitées
Les poutres actuelles proviennent de forêts américaines, car à la fin du 19ème siècle, on ne trouve plus de bois de cette qualité en France. Celles utilisées pour la prochaine restauration viendront des forêts françaises.
Le chantier devrait commencer en 2026. D’ici là, une étape de sécurisation des charpentes sera réalisée. Il s’agit d’éviter tout risque d’incendie. Il semble que l’on ait appris de l’incendie de Notre Dame de Paris.
Les 2 premières années, il s’agira de l’installation du chantier. Un échafaudage va entourer la flèche de la base à son sommet. Une grue géante sera mise en place . Elle pourra monter son bras à plus de 100 mètres de hauteur.
La différence avec Notre Dame de Paris, c'est que la majorité des éléments patrimoniaux de la flèche seront conservés.
Une fois l’ouvrage démonté, pendant un an, la restauration sera assurée en atelier. Les poutres fragilisées seront remplacées. La différence avec Notre Dame de Paris, c'est que la majorité des éléments patrimoniaux de la flèche seront conservés. On ne fait pas de neuf. Seule la partie inférieure du tabouret (première plateforme de l’ouvrage) va bénéficier de nouveaux éléments. 30% de cette partie de l’ouvrage seront sans doute changés.
Ensuite, il faudra encore 2 ans pour le remontage sur les toits de St Bénigne.
“Dans les niveaux totalement inaccessibles au public, on se rend compte que l’ouvrage est décoré, ornementé, a fait l’objet d’un soin exceptionnel jusque dans les parties qui ne sont visibles que par les pigeons”.
“C’est ainsi que le poinçon (poutre centrale de la plateforme) est peinte, ornée de sculptures néogothiques, à des hauteurs absolument pas destinées à être vues par le public".
un soin exceptionnel jusque dans les parties qui ne sont visibles que par les pigeons”.
"Des détails toujours émouvants, qui permettent de voir le soin apporté par nos aïeux à la construction de nos flèches” témoigne Laurent Barrenechea, conservateur régional des monuments historiques de la DRAC de Bourgogne Franche-Comté.
Fin 2025, un appel d'offres sera lancé. En raison de l’enveloppe estimée par le ministère (22 millions d’euros), l’appel sera lancé au niveau européen.
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