Carrière de l'Orchère : des riverains militent contre sa réouverture

A Saint-Aubin-de-Luigné, des riverains s’opposent à la réouverture de la carrière de l’Orchère. Ouverte en 1977, cette carrière de calcaire est à l’arrêt depuis 2017, à la suite d’une décision du tribunal administratif de Nantes.

 

Mais l’entreprise Meac, qui l’exploitait, veut la rouvrir. Basée en Loire-Atlantique, elle transforme le calcaire en compléments alimentaires pour les animaux d’élevage et en engrais pour les cultures.

 

Une enquête publique en cours

 

Meac veut relancer l’exploitation de cette carrière pour 27 ans. Pour obtenir l’aval de la préfecture de Maine-et-Loire, elle doit d’abord passer par une enquête publique. Ouverte le 10 septembre, elle s’achèvera le 15 octobre 2021.

 

Rassemblés au sein de l’association Nature et patrimoine du Layon, les opposants appellent les riverains à dire non à ce projet, qu’ils jugent incompatible avec la lutte contre le changement climatique.

 

Risque d'assèchement des puits

 

Pour eux, l’exploitation de la carrière serait préjudiciable à la ressource en eau, à l’heure où les sécheresses sont de plus en plus fréquentes. « Pour assécher la fosse et travailler à sec, cette carrière pompera jusqu’à 83 m3 d’eau par heure », affirme Thibaut Caron, membre de l’association.

 

« Si on puise de l’eau en profondeur, forcément, on va assécher autour, augure-t-il. Ça pose un vrai problème pour les puits voisins et la source d’eau chaude de Chaudefonds-sur-Layon. Alors que l’eau se fait rare, il y a peut-être mieux à faire que de la puiser pour la rejeter dans un cours d’eau. »

 

Un fort impact climatique

 

Il pointe aussi l’impact de cette carrière en termes de gaz à effet de serre. « L’extraction, c’est le poids lourd des émissions de CO2 au niveau mondial, assène Thibaut Caron. Il faut extraire la roche, donc avec explosion, du concassage, du criblage… », détaille-t-il.

 

Meac compte extraire 141 000 tonnes de roche par an. « Le calcaire va ensuite prendre la route pour être transformé à l’usine d’Erbray, à une centaine de kilomètres, ajoute-t-il. Il sera ensuite à nouveau transporté vers les élevages, ce qui augmente à chaque étape le bilan carbone. »

 

Trop de camions sur la route

 

15 à 18 camions feraient ainsi l’aller-retour chaque jour entre la carrière et le site d’Erbray, près de Châteaubriant, ce qui risque de poser des problèmes sur la route, s’inquiètent les opposants.

 

« Tout le trafic qui va sortir de la carrière va emprunter la D17 sur sept kilomètres, explique Gilles Neau, un autre membre de l’association. C’est une route très sinueuse, avec des passages sans visibilité, sur un petit pont au-dessus d’une voie ferrée où deux camions ne peuvent pas se croiser. »

 

Deux communes votent contre

 

Outre les nuisances pour les riverains, entre le bruit et la poussière, ils craignent que les déflagrations des tirs de mine fragilisent le château voisin de la Haute-Guerche. Ce monument historique se trouve à 600 mètres.

 

La mairie de Val-du-Layon se prononcera sur le projet le 12 octobre, lors du conseil municipal. Les communes de Chaudefonds-sur-Layon et de Rochefort-sur-Loire ont déjà voté contre à l’unanimité, tandis que la mairie de Chemillé-en-Anjou a voté pour. Leurs avis sont consultatifs.

 

L’enquête publique sur la réouverture de la carrière de l’Orchère dure jusqu’au 15 octobre 2021. Les habitants peuvent donner leur avis par mail à pref-enqpub-orcheremeac@maine-et-loire.gouv.fr ou le déposer dans l’une des mairies de Val-du-Layon.