Cardinal Bustillo : réparer l’espérance

Personne n’y échappe, la situation politique est particulièrement tendue en France : chute d’un gouvernement suivie de la nomination de Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre, mobilisation générale et appel à la grève. Dans cette actualité mouvementée, Réparation, le nouveau livre du cardinal Bustillo, arrive en librairie. “Réparation” est un terme très présent dans l’Ancien Testament. Souvent, il peut donner une impression d’austérité et de gravité. Malgré cela, l’évêque d'Ajaccio insiste sur l’importance qu’il revêt, en évoquant le rôle primordial des chrétiens. Apporter l’espérance dans la société, voilà une manière de la réparer.

Etre témoin de l’espérance

L’année 2025 est marquée par le Jubilé de l’espérance. Etre des témoins de l’espérance, c’est l’appel qu’a lancé le pape François dès l’ouverture du Jubilé. Cet appel a été renouvelé par Léon XIV, élu pape le 8 mai dernier. Au regard de l’actualité nationale et même internationale, Mgr Bustillo à l’impression que “nous sommes en panne d’espérance”. Il invite les chrétiens à persévérer et les encourage à garder le cap : celui de l’Evangile. “Dans notre société, on décrit beaucoup la réalité. Cela est tout à fait légitime et normal, mais on oublie de proposer un idéal. Quand on passe de la réalité à l'idéal, il y a une tension positive, il y a un cheminement, il y a une proposition.” 
Il est nécessaire de ne pas s’arrêter à la surface d’une telle idée. Il n’est pas uniquement question du fonctionnement de l’Eglise, de son organisation ou de sa logistique. Dans l’Evangile, le Christ propose un idéal qui est celui de l’Amour. Cet idéal est, selon le cardinal, "une ouverture, une aventure, une proposition nouvelle. C'est une révolution pour la vie humaine."

La communion est une priorité

Est-il possible de bâtir la “civilisation de l’amour” si, au sein même de l’Eglise, des querelles intempestives sévissent ? La communion et l’unité sont des outils primordiaux pour réparer l’espérance.  Mgr Bustillo déclare que "dans l'Église catholique, il y a des différences. Il y a les traditionnels, les modernes, les charismatiques. Ces tendances sont des bénédictions. Nous devons être attentifs pour que les différences ne se transforment pas en divisions. Quand il y a division, il y a idéologie."
Accueillir les différences des autres est une disposition du cœur qui nous permet de grandir et, par la même occasion, faire grandir les personnes qu’on rencontre. Traditionaliste, charismatique ou progressiste, l’évêque rappelle que "si dans son parcours personnel, le fait d'être de telle ou telle sensibilité l'aide à devenir meilleur, même s'il n'est pas comme moi, je devrais me réjouir. Je devrais me réjouir parce que l'autre grandit, parce que mon frère est différent de moi."