Canicule 2025 : la France face à un épisode d’« intensité historique »
La France fait face à un nouvel épisode de canicule d’une « intensité historique ». Quatorze départements ont été placés en vigilance rouge mardi 13 août, et l’alerte a été étendue à mercredi. Pour comprendre l’ampleur de ce nouvel épisode, explications de l’agroclimatologue Serge Zaka.
La France fait face à un nouvel épisode de canicule © PixabayDepuis le début de la semaine, une grande partie de l’Hexagone est frappée par des températures extrêmes, avec notamment 42 et presque 43 degrés relevés à Bordeaux et à Toulouse.
Une multiplication par quatre des canicules depuis les années 2000
Vous vous êtes peut-être habitué à ces épisodes de fortes chaleurs : chaque été, c’est le même refrain. La France n’est en réalité pas une grande habituée des températures supérieures à 40 degrés. « Nous avons, par exemple, 19 fois plus de jours à 40 degrés depuis les années 2000 et 4 fois plus de canicules », souligne Serge Zaka.
Nous avons, par exemple, 19 fois plus de jours à 40 degrés depuis les années 2000 et 4 fois plus de canicules.
Une canicule s’évalue à travers trois critères, explique l’expert. Par son intensité, qui ici est très forte avec près de 51 records absolus de températures enregistrés dans le Sud-Ouest de la France. La période de canicule va s’étendre sur près de 10 jours dans le Sud de la France, ce qui représente également une hausse par rapport aux précédentes. Et, finalement, par la surface touchée, qui s’est elle aussi élargie puisque cette semaine, la canicule concerne près de 80 % de la surface nationale, épargnant seulement le Nord-Ouest du pays. « La canicule de 2025, dans les prévisions actuelles, serait la plus intense que la France ait vécue », rapporte l’agro-climatologue.
Des conséquences multiples
Les températures enregistrées à Toulouse cette semaine dépassent de près de 17 degrés les normales de saison. Au-delà des statistiques, ces fortes chaleurs impactent considérablement l’organisme humain, qui n’est pas habitué à de telles températures. Pour rappel, la canicule de 2003 avait entraîné le décès de 14 000 à 17 000 personnes en France.
Tous les végétaux présents sur un territoire ont un optimum de température de croissance et un maximum.
Ces chaleurs sont tout aussi difficiles à supporter pour notre environnement, tient à souligner Serge Zaka. « Tous les végétaux présents sur un territoire ont un optimum de température de croissance et un maximum. » Ainsi, au-delà de 40 degrés, la tomate, par exemple, ne pousse plus, en raison d’un stress thermique qui se traduit par une chute des fleurs et des fruits, ainsi qu’une brûlure des feuilles, voire la mortalité du plant. Selon un rapport de l’ONF, la forêt souffre également, avec « +80 % de vitesse de dépérissement des forêts depuis 6 ans ». Les animaux d’élevage sont aussi touchés, nécessitant une adaptation des pratiques des éleveurs, qui recherchent de plus en plus de parcelles ombragées ou préfèrent faire rentrer les bêtes dans les étables.


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