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Candidat à sa propre réélection, le président du Grand Lyon veut ouvrir « une deuxième étape » pour la Métropole de Lyon.

Candidat à sa propre réélection, le président du Grand Lyon veut ouvrir « une deuxième étape » pour la Métropole de Lyon.

Un article rédigé par Johan Fresse - RCF Lyon, le 2 décembre 2025 - Modifié le 2 décembre 2025
Les Voix de l'actu · RCF Lyon et RCF Pays de l'AinCandidat à sa propre réélection, le président du Grand Lyon veut ouvrir "une deuxième étape" pour la Métropole de Lyon

Le président écologiste du Grand Lyon Bruno Bernard s'est officiellement lancé dans la course aux élections métropolitaines. C'est un scrutin qui se déroule en mars 2026, en même temps que les élections municipales à Lyon. C'est à quatre mois du premier tour qu’il se lance en campagne, avec une équipe qu’il dit renouvelée et des premières priorités bien identifiées, pour tenter de rester dans la continuité de son action et de celle de sa majorité métropolitaine depuis maintenant six ans.

 Bruno Bernard, président de la métropole de Lyon, candidat aux élections métropolitaines de mars 2026 © RCF Lyon Bruno Bernard, président de la métropole de Lyon, candidat aux élections métropolitaines de mars 2026 © RCF Lyon

RCF Lyon : 

Pourquoi vous lancer à nouveau dans l'arène? 

Bruno Bernard :

Nous avons lancé beaucoup de projets depuis cinq ans, transformer la ville, que ce soit en termes de mobilité, que ce soit en termes d'actions sur la protection de la ressource en eau, sur l'énergie, l'isolation des bâtiments, tout en gardant une activité économique très forte, un modèle lyonnais, une capacité à travailler ensemble. Et puis nous avons réorienté les politiques vers le social, la protection d'enfance, le handicap, l'insertion, l'éducation. 

Et aujourd'hui, c'est une deuxième étape pour la métropole de Lyon pour tirer les bénéfices de ces politiques à travers une meilleure qualité de vie.

Et donc nous allons aller sur le lien social, le pouvoir d'achat, et donc poursuivre, mais aussi faire une nouvelle étape avec une équipe en effet renouvelée. 

RCF Lyon : 

Maintenant que vous êtes lancé officiellement dans cette campagne, comment est-ce que vous analysez ce climat en ce moment autour de ce début de campagne ? 

BB : 

Il y a d'abord un climat national inquiétant, une instabilité gouvernementale, une montée très forte de l'extrême droite dans le pays, inquiétante. Et localement, nous sommes sur un début de campagne que je qualifierais de décevant, tourné autour des personnes avec beaucoup de fausses informations alors que nous avons besoin d'un débat. Nous avons besoin de visions pour notre territoire, de propositions et de débattre sur des faits sérieux. Le territoire mérite un débat de qualité et donc j'espère qu'on va y arriver. 

RCF Lyon : 

Vous vous lancez avec une équipe que vous dites renouvelée, comprenez, en gros trait, toute la gauche sauf La France Insoumise qui a pourtant fait partie de votre exécutif jusque-là, c'est une équipe renouvelée ou une équipe réduite ? 

BB : 

Non, c'est une équipe renouvelée d'abord parce qu'il y a aussi des gens qui étaient dans mon opposition qui nous soutiennent, je pense à un ancien compagnon de route de Gérard Collomb, je pense à mon prédécesseur David Kimelfeld. Et puis des citoyens avec un appel des 100 qui a été fait. On voit beaucoup d'acteurs du monde économique, des entrepreneurs, des commerçants, de l'attractivité du territoire mais aussi des acteurs culturels, associatifs, des acteurs sociaux, de la lutte contre la pauvreté qui appellent à poursuivre ce travail même si tout n'a pas été parfait pour reprendre leur terme, nous sommes dans la bonne direction et il faut continuer. 

RCF Lyon : 

L’une des principales critiques à votre encontre, notamment de certains maires métropolitains, a été celle du passage en force, du manque de discussion, on pourrait parler notamment des politiques de mobilité, ça fait partie de vos regrets, peut-être, quand vous regardez derrière vous, vous vous dites, vous auriez pu faire mieux ? 

BB : 

J'aurais aimé en tout cas que la relation avec les maires de droite du territoire se passe mieux. Alors elle s'est souvent très bien passée avec beaucoup d'entre eux, y compris ceux qui critiquent très fortement, il y a beaucoup de sujets où ça s'est très bien passé, mais dès qu'ils avaient un désaccord, ils ont surjoué le désaccord, et il faut comprendre simplement que la métropole de Lyon est une collectivité à part entière, qui est sur ses compétences, et qui agit, donc il y a la phase de dialogue avec les citoyens, avec les élus locaux, les maires, et puis il y a la phase de décision. 

J'aurais préféré que dans certains cas, les maires soient un peu plus arrangeants, et jouent un peu plus le centre de l'intérêt général, notamment pour la construction de logements, où souvent ils ont traîné les pieds. 

RCF Lyon : 

Vous ne faites pas comme Grégory Doucet, notamment, qui avait déclaré vouloir faire moins d'écologie et faire plus dans la proximité. Vous, vous assumez la transition écologique, encore en priorité absolue du territoire ?

BB : 

Alors, il y a plusieurs priorités, il y a d'abord celle du logement, parce que c'est la première crise du territoire, ensuite, nous avons un rôle social essentiel, par nos compétences départementales, qu'il faut assumer et poursuivre, et puis, il faut continuer à s'adapter aux enjeux du territoire, et les défis, on les connaît, ils sont économiques, ils sont sociaux, et ils sont aussi autour de l'adaptation au changement climatique, puisque notre territoire va avoir une température qui va augmenter fortement dans les années qui viennent, et c'est tout ce qui a été fait, notamment à travers la végétalisation, 250 000 arbres et arbustes plantés en 6 ans. 

RCF Lyon :

Sur la question des transports, vous êtes, en plus d'être président du Grand Lyon, évidemment président du SYTRAL, l'autorité organisatrice des transports en commun à Lyon, en métropole, sur le territoire rhodanien de manière générale, vous avez également défendu votre bilan à la tête de l'institution lors d'un conseil qui s'est déroulé il y a maintenant quelques jours, mais aussi une trajectoire d'investissement massif jusqu'en 2035.

BB : 

Alors, d'ici 2035, il y a d'abord la première priorité, c'est de rénover nos métros. Les métros A, C et D ont environ 50 ans, ils commencent à être un peu obsolètes, et puis ils sont surchargés. Donc on a besoin de nouveaux matériels qui vont nous permettre de diminuer la fréquence, donc d'avoir des métros beaucoup plus fréquents, des métros beaucoup plus fiables, des métros beaucoup plus confortables, et notamment climatisés. Ça c'est 1,3 milliards d'ici 2035. Et donc c'est vraiment des travaux très lourds. Et puis il y a les lignes de tramway, donc les lignes de tramway T9 et T10 qui vont se terminer d'ici un an, et deux nouvelles lignes qu'on lance, le tramway T8 qui va permettre de finir la rocade est du territoire, où on pourra finalement, en périphérie, avoir un tramway de partout, sans repasser par le cœur de Lyon. Ça dessert notamment les quartiers populaires, les pôles universitaires. Et autre ligne très importante, c'est le tramway express de l'ouest lyonnais, qui va desservir le cinquième arrondissement de Lyon, Sainte-Foy-lès-Lyon avec Charcot, et puis Tassin à Alaï.

RCF Lyon : 

La gratuité des transports en commun, c'est une utopie ? 

BB : 

C'est d'abord une réalité que nous avons faite pour les personnels plus précaires. Les bénéficiaires du RSA ont un abonnement gratuit. On a fait aussi une tarification solidaire à 10 euros par mois pour les étudiants boursiers. 

RCF Lyon : 

Mais de l'autre côté, les abonnements normaux ont augmenté…

BB :

Oui, pour les chômeurs non imposables. L'abonnement normal est à 74,10 euros aujourd'hui (ndlr. par mois), mais la plupart des abonnés ont le remboursement de l'employeur. On a 96% de nos abonnés qui payent ou qui ont un reste à charge entre 0 et 37 euros. C'est un coût très raisonnable pour un service d'une grande qualité. Et donc ensuite, dans notre modèle économique, il y a plus de 300 millions d'euros de recettes de billetterie. 

L'usager apporte chaque année plus de 300 millions d'euros. Donc si on devait renoncer à cette recette, il faudrait par exemple qu'on supprime la totalité des bus. Ce n'est pas sérieux. 

Ce que demandent nos habitants, c'est de continuer à améliorer les transports en commun.
 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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