Budget 2026. "Arrêtons les augmentations d'impôts !" affirme Denis Masséglia
Ce mardi 28 octobre, les députés retournent débattre autour du PLF 2026 à l'Assemblée Nationale. Aujourd'hui, les discussions autour de ce projet de loi de finance devraient tourner autour de l'instauration de la taxe Zucman sur les hauts revenus. Un nouvel impôt souhaité par la gauche, mais qui fait hurler la droite et le centre, dont certains élus évoquent un « délire fiscal ». On en parle avec Denis Masséglia, député Renaissance de Maine-et-Loire.
Denis Masseglia, député Renaissance de Maine-et-Loire ©RCF AnjouRCF : Denis Masséglia, cela fait plus d'un an, depuis la dissolution, que l'Assemblée nationale n'arrive pas à s'entendre. Pourquoi est-ce que ça changerait aujourd’hui, sur un sujet aussi tendu que le budget ?
Denis Masséglia : L'Assemblée nationale n'est pas habituée au compromis, au consensus. Depuis des décennies, on a cette opposition droite gauche avec, toujours, un fait majoritaire, ce qui n'est pas le cas ici. Aujourd'hui, il n'y a pas de majorité. Maintenant, il faut négocier, il faut discuter, il faut faire des compromis pour essayer de trouver un budget pour les Français. Je rappelle que c'est extrêmement important qu'au 31 décembre, on ait un budget. Sinon, il y a certains dispositifs d'État, certaines actions d'État qui ne pourront plus fonctionner à partir du 1er janvier.
RCF : Et un accord sur le budget avant la fin de l’année vous semble possible ?
Denis Masséglia : Est-ce que ça me semble possible ? Oui. Est-ce que ça va être facile ? Non. Les discussions sont parfois houleuses, parfois compliquées, mais néanmoins, les négociations avancent. Maintenant, il faut aussi que le budget qui puisse sortir de ces négociations soit un budget qui maîtrise le déficit. Le compromis ne doit pas être au détriment de l'équilibre budgétaire de la France.
RCF : Vous avez déclaré, il y a quelques jours, à l’Assemblée Nationale, que ce budget allait creuser le déficit de l’Etat de 3 milliards d’euros supplémentaires. On est loin de l’équilibre…
Denis Masséglia : Ces calculs étaient faits sur la base du budget qui a été présenté par le Premier ministre et par le ministre du budget. Rappelons que l'objectif de ce budget qui a été présenté, c'est de ramener le déficit à 4,6 % du PIB. À chaque fois qu'il y a 3 milliards de déficit en plus, on ajoute 0,1 point sur le déficit. C'est-à-dire qu’au début, on partait avec un déficit à 4,6. Là, on est à 4,7 et si on continue comme ça, on sera très bientôt sur la barre des 5 qui est l'objectif à ne pas dépasser pour le gouvernement. Rappelons que l'objectif du gouvernement, tel qu'il a été présenté, est de ramener le déficit à 3 % du PIB en 2029.
RCF : Vous avez confiance dans le gouvernement de Sébastien Lecornu qu'on dit à la merci du Parti socialiste ? Olivier Faure, patron du PS, a déclaré dimanche : « On verra à la fin de la semaine s‘il y a dissolution ».
Denis Masséglia : Le sujet pour moi, ce n'est pas le gouvernement puisque ce sont des débats à l'Assemblée nationale. L'Assemblée nationale est souveraine. Les députés sont souverains. Le vrai sujet, c'est : est-ce que chaque parti politique est capable de se mettre autour de la table pour trouver des compromis et des consensus ? Le Parti socialiste n'a pas souhaité d'avoir de consensus global. C'est son choix. Maintenant, donc, on prend amendement après amendement pour négocier, discuter. Et justement, c'est ce que j'essaie de faire à chaque fois qu'il y a un amendement qui est adopté, c'est de voir les plus ou les moins en termes budgétaires qui sont la conséquence de cet amendement qui est adopté.
En France, les impôts sont déjà très élevés, (...) donc concentrons-nous sur les baisses de dépenses !
RCF : Vous parlez culture du compromis et équilibre budgétaire, sauf que dans le même temps, le gouvernement Lecornu, pour sauver sa tête, suspend la réforme des retraites pour donner des gages au PS. Ces compromis, ils vont coûter plusieurs millions d’euros.
Denis Masséglia : D'un point de vue personnel, je suis défavorable au fait de revenir sur la réforme des retraites. Pourquoi ? Parce que c'est un coût pour nos finances publiques et tous les déficits qu'on accumule actuellement devront être à un moment donné remboursés. C’est quelque part un fardeau que l'on va laisser à nos enfants et nos petits-enfants. Donc ce que je dis toujours et je le répète pour la réforme des retraites, ok si ça permet de pouvoir aboutir à un budget, mais il faut que le Parti socialiste apporte en contrepartie des économies.
L'inquiétude qui est la mienne à l'heure actuelle, c'est qu'il y a beaucoup de personnes et beaucoup de partis politiques qui ne proposent pas d'économie si ce n'est d'augmenter les impôts sur l'ensemble des Français. Et dans un pays où les impôts sont déjà beaucoup plus élevés que nos voisins européens, l'axe qui devrait être le nôtre, c'est celui de la baisse de dépenses. Mais quand on aborde cette baisse de dépense, je remarque qu'il y a beaucoup moins de propositions chez nos partenaires politiques qui sont autour de la table pour négocier.
RCF: Quelles sont vos idées concernant ces baisses de dépenses ?
Denis Masséglia : J'ai, par exemple, un amendement qui a été adopté pour réduire la niche fiscale des journalistes, ceux qui touchent plus de 75 000 €, donc on ne parle pas de journalistes qui sont dans le besoin. J'ai aussi un amendement sur l'accompagnement de l'État sur l'équilibre des retraites des salariés de la SNCF. Je le rappelle, c'est 4 milliards d'euros chaque année qu'on verse pour équilibrer le régime de réserve. Et des propositions, j’en ai encore d’autres !


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