​Bourges : un grand "boum" le 30 mai pour trois immeubles du Grand Meaulnes

Le dimanche 30 mai prochain au matin, un grand "boum" retentira dans le quartier du Moulon à Bourges. Trois immeubles HLM de 10 à 12 étages du Grand Meaulnes (202 logements), datant des années 70 seront détruits par foudroyage, avec un dizaine de kilos d'explosifs.

Les charges seront placées de façon stratégique, à certains étages après l'affaiblissement de la structure des immeubles, qui est en cours : "On fait tomber le bâtiment sur lui même par l'intérieur, on crée une implosion, comme un téléviseur quand il implose" explique Damien Rigolot, chef du chantier pour l'entreprise Melchiorre, en charge de la démolition. Un travail d'orfèvre : "C'est millimétré. Maintenant on a des produits et des procédés qui nous permettent de vraiment aller au plus juste."

RCF - L'intérieur d'un des trois immeubles du Grand Meaulnes : les équipes de Melchiorre préparent le bâtiment en vue de la démolition.

Place nette en moins de trois secondes

L'opération va coûter 3,5 millions d'euros. Cette année en France, 6 bâtiments seulement seront détruits par foudroyage, dont 3 à Bourges. Une bonne manière de fêter l'anniversaire des 100 ans de Val de Berry pour Emmauel Riotte, président de l'Office Public d'Habitat du Cher, qui voit plusieurs avantages à utiliser cette méthode : "C'est a peu près le montant égal en euros du grignotage" assure le président de Val de Berry. "On gagne énormément de temps avec le foudroyage parce que le grignotage ça met des mois et des mois ! Là, les trois immeubles vont tomber en [3] secondes... et après il suffira de deux mois pour enlever tous les gravats [...] les riverains subiront moins de contraintes."

RCF - Depuis le sommet des immeubles, la vue sur Bourges est imprenable.

La requalification complète du site du Grand Meaulnes dans le cadre du NPRU devrait coûter 7 millions d'euros.

Entre 400 et 450 ménages à évacuer le jour J

Les riverains habitant dans un rayon de 150 mètres seront évacués le jour du tir dès 7h du matin, ce qui représente entre 400 et 450 ménages. Évidemment, pas question d'oublier quelqu'un dans la zone d'exclusion le jour J. Une opération de recensement a donc commencé la semaine dernière avec 8 agents : "Ils vont aller voir chaque habitant et riverain du quartier" explique Pascal Rigault, directeur général de Val de Berry, "pour savoir si on doit les rassembler, si on a besoin de les héberger et des les évacuer pendant quelques heures le matin du 30 mai."

Val de Berry - Les 8 agents recenseurs vont aller à la rencontre des riverains pour préparer l'évacuation le jour J.

Insolite : le  jour de la démolition, entre 100 et 150 piscines de jardin vont être remplies d'eau et installées tout autour des immeubles.  Non, ce n'est pas pour profiter du spectacle en barbotant, mais une technique pour "limiter la poussière" au moment du tir, précise Damien Rigolot : "Je dis bien limiter parce qu'on arrive jamais vraiment à l'arrêter...".

Reportage