Accueil
Boris Cyrulnik : "C'est la première fois qu'on repense à la mort dans un contexte de paix"
Partager

Boris Cyrulnik : "C'est la première fois qu'on repense à la mort dans un contexte de paix"

RCF,  -  Modifié le 30 juin 2021
L'Invité de la Matinale Boris Cyrulnik : C'est la première fois qu'on repense à la mort dans un contexte de paix
Barcelone, Cambrils, Turku, Sourgout, les attaques terroristes s'enchaînent.Comment vivre dans ce contexte difficile ? éléments de réponse avec le neuropsychiatre Boris Cyrulnik.
podcast image par défaut

un retour de l'idée de mort

Pour Boris Cyrulnik, il faut d'abord souligner que l'humanité a toujours vécu des contextes difficiles. Aujourd'hui, "nous sommes les deux premières générations" à avoir vécu des périodes moins difficiles. Jusqu'au 19ème siècle, l'humanité  a toujours vécu dans la peur de la mort "des enfants et des femmes", qui vivaient 36 ans en moyenne.

Pour le psychiatre, la différence réside aujourd'hui dans le fait qu'on pense à "la mort dans un contexte de paix".  Pour Boris Cyrulnik, si l'on croyait que l'on "allait vivre en paix éternellement", la guerre est pourtant réapparue après la période faste des trente glorieuses. 

 

le retour de la solidarité

 

Si les attentats sont un retour de l'idée de la mort, ils ont également pour effet d'activer des "mécanismes de défense" et de "renforcer la solidarité", dans tous les pays qui ont été frappés. Mais Boris Cyrulnik fait également une mise en garde : les attentats peuvent renforcer le "communautarisme", qui peut préparer à une future guerre. 

Dans le cas des attentats, la religion est utilisée de manière politique. Boris Cyrulnik explique que les terroristes provoquent une réaction de "contre-attentat", tout en opposant l'Asie, où les boudhistes réagiraient de "manière violente" alors que l'Occident aurait une réaction plus "noble" face aux attentats.
 

"Les terroristes veulent fragiliser l'occident."

 

Parler des attentats aux enfants

Le psychologue souligne également que les journalistes ont une part de responsabilité en "parlant trop" des attentats, puisque l'un des buts des terroristes est de "médiatiser la terreur". Boris Cyrulnik reconnaît cependant qu'il serait difficile de ne pas en parler, étant donné que c'est la fonction du journaliste que de faire "circuler l'information". 

Face à la multiplication des informations sur les attentats terroristes, les enfants vont "réagir à la réaction émotionnelle des parents. C'est à dire que si les parents en parlent trop, ils vont transmettre la peur à leurs enfants. Pour le neuropsychiatre, la seule bonne réaction est d'expliquer "paisiblement" la situation de ses enfants.

Boris Cyrulnik parle de "chef d'oeuvre de terrorisme", qui a été très médiatisé et qui a renforcé la réaction aggressive des grandes puissances, notamment celle des Etats-Unis.  

 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
L'Invité de la Matinale

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don