Bonjour à vous qui ouvrez la troisième décennie de ce siècle !
Voilà que se profile du temps ; nous savons qu’il court vite, trop vite, si bien qu’il nous manque, alors que la planète crie, à travers tempêtes et cataclysmes, l’urgence d’un prendre-soin. Il est aussi celui de ceux qui l’habitent.
En ces nouveaux jours on ne dit pas seulement « bonjour », l’accompagnant de vœux. Nombre de nos souhaits ne dépendent pas de notre liberté ou de notre responsabilité, témoignant de cet espoir amical et affectueux de voir nos proches demeurer en bonne santé, dans des conditions de vie aussi agréables que possible.
Il est d’autres vœux qui, pour rester plus silencieux, avivent intérieurement notre audace aux fins de participer à une Société plus humanisée. Comment ne pas en mesurer l’enjeu.
Dans le discours visionnaire qu’il fit à Harvard en 1978, Alexandre Soljénitsyne rappelle que notre monde est à la veille, sinon de sa propre perte, du moins d’un tournant de l’histoire qui ne le cède en rien à celui du Moyen-Age sur la Renaissance.
Ce passage exigera de nous, dit-il, une flamme spirituelle, une montée vers une nouvelle hauteur de vue et de nouveaux modes de vie.
Son allocution fut assez mal accueillie pour avoir dénoncé la suprématie du droit sur la morale, de la liberté dégénérant en licence et en « débridement » des passions.
L’auteur du Pavillon des cancéreux terminera son allocution à Harvard sur ces mots : ‘personne sur la terre n’a d’autre issue que d’aller toujours plus haut’.
Cette conviction, comment ne pas la partager, plus encore la vivre, en l’exprimant en termes de vœux enthousiastes pour que ce chemin du courage, jamais fini, soit celui de l’espoir.
Briser les finitudes qui se logent dans les certitudes pour s’éveiller à cet espace d’infini habitant les convictions, c’est se mettre en distance des intégrismes. Assez de ces rigidités qui assombrissent les relations pour mieux justifier l’entre soi, rejetant l’autre-soi.
Que souhaiter si ce n’est de se mettre à l’école de l’apprivoisement, une sage tendresse qui, sans faire de bruit, fait du bien anticipant la promesse d’un monde meilleur.
Puissent nos vœux se détacher d’une attente passive, libérant une confiance créatrice pour cet art de vivre qu’est la fraternité.
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