Bioéthique
"Le mot bioéthique n’est attesté que depuis 1982 et on y relève en effet d’une part bio, qui signifie vie en grec et qui a donné beaucoup de mots composés, et d’autre part l’éthique, avec un h derrière le t, qui vient du grec êthos, les mœurs, l’éthique désignant l’ensemble des valeurs morales propres à un groupe humain.
Et donc en analysant bioéthique, on peut deviner qu’il s’agit de la discipline définie magnifiquement par l’Académie française dans sa dernière édition comme l’"ensemble de réflexions portant sur les problèmes d’ordre moral soulevés par les progrès de la recherche principalement médicale et biologique et sur les principes et prescriptions qui permettent d’y répondre". On ne peut plus complète description !
Voilà ce à quoi aboutit un service des dictionnaires très efficace et des Académiciens aguerris à la description de l’usage. C’est dans le courant des années 1960 qu’est apparu ce champ d’interrogations à propos des rapports entre la biologie et la médecine, par exemple les manipulations génétiques, le clonage, l’assistance à la procréation, à l’eugénisme, l’euthanasie, etc.
En fait il s’agit de concilier le respect dû à la personne et le progrès scientifique. En France, le fait qu’un Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé ait été créé le 28 février 1983, a accéléré l’entrée du mot dans les dictionnaires. À sa définition, l’Académie ajoute aussi d’excellents exemples explicatifs : Le clonage, la recherche sur les embryons posent des questions de bioéthique. Les premières lois françaises de bioéthique datent de 1994. C’est ainsi que des mots de spécialistes, construits sur des racines grecques, viennent jusqu’à nous.
C'est le cas de l’eugénisme et de l’euthanasie qui se retrouvent aujourd'hui au cœur des débats. Euthanasie, construit sur le grec eu, signifiant « bien, agréable » et thanassos, la mort. Autrefois, l’euthanasie se définissait seulement comme une mort sans souffrance. C’est en 1907 que le mot a désigné les procédés provoquant la mort dans le cas d’une maladie incurable et d’extrême souffrance. Quant à l’eugénisme, construit sur le grec genos, race, il s’agit de l’intrusion de la science dans l’amélioration de l’espèce humaine. D’où des débats tendus. Quelle est d’ailleurs l’anagramme d’eugéniste? Teigneuse. Diable !"
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