Bernadette de Lourdes et les politiques
Mais chroniqueur, quand même, quel rapprochement impie ! Comment dans une même chronique oser ce voisinage contre nature. Enfin, Bernadette, une sainte, à qui la Vierge Marie a parlé, et les politiques.
Ah non je ne vois pas.
Comment, une Sainte qui a consacré sa vie au Seigneur, sans réserve, toute entière dévouée, et des politiques, qui sont quand même les artistes du compromis.
Oui mais, si tu te souviens ce qu’a dit Bernadette aux sceptiques qui l’entouraient : « Je ne suis pas chargée de vous le faire croire, mais chargée de vous le dire »
Eh bien ?
Eh bien je te rappelle ce que disait Henri Queuille, ancien président du conseil sous la IVe République : « Les promesses des hommes politiques n'engagent que ceux qui les reçoivent »
Ce qui revient à dire: « Je vous demande de m’écouter, pas de me croire . Propos d’ailleurs repris par Charles Pasqua, ministre de Jacques Chirac.
Coluche, grand pourfendeur des pratiques de langues de bois disait : « Quand un politique répond à une question que vous lui avez posée, vous ne vous souvenez plus qu’elle était votre question. »
Il disait aussi :« Le plus dur pour les hommes politiques, c'est d'avoir la mémoire qu'il faut pour se souvenir de ce qu'il ne faut pas dire. »
Le président François Hollande a même écrit un livre sur le sujet : « Ce qu’un président ne devrait pas dire. »
Mais soyons justes, quand les hommes politiques sont sincères, les auditeurs ne comprennent pas toujours ce qu’ils disent. Rappelez-vous à Alger, le général de Gaulle : « Je vous ai compris ! »
D’ailleurs, le même Henri Queuille, en fin observateur qu’il était de la vie politique ajoutait : « La politique, ce n’est pas de résoudre les problèmes, c’est de faire taire ceux qui les posent. »
En ce moment nous vivons une période intense où les supporters cherchent le meilleur cheval, nous pouvons nous souvenir de cet artiste de la politique que fut Georges Clémenceau disait : « Celui qui quitte votre parti pour aller dans un autre est un traître. Celui qui vient d'un autre parti pour rejoindre le vôtre est un converti. »
Il faut avouer que nous vivons une période difficile, secoués par la crise sanitaire, où on ne sait plus très bien ce que veut dire santé, (physique, morale, psychique), alarmés par des bruits de bottes à l’est et par des vols de missiles subsoniques en mer de Chine. Alors écoutons de nouveau Coluche : «Les sondages, c'est pour que les gens sachent ce qu'ils pensent. »
Mais rassurons-nous, comme disait Yvan Audouard :« Les politiciens battent souvent en retraite mais ne la prennent jamais. »
Arrêtons un peu de taquiner les hommes politiques et voyons un peu ce que nos anciens disaient des journalistes. Thomas Jefferson, un des pères de la Constitution américaine disait :« Les petites annonces contiennent toute la vérité que l'on puisse trouver dans un journal. »
Un grand journaliste, Albert Londres fixait le cap : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie »
Laissons le mot de la fin à Jules Renard : « Le comble pour un journaliste ? Etre à l'article de sa mort. »
Je viens de faire un travail de journaliste qui consiste à reprendre les idées des autres. Mais, en citant mes sources.
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