Nice
Comme chaque année à la même époque les banques alimentaires organisent ce week-end leur collecte nationale. Les bénévoles aux gilets orange seront présents ce vendredi, samedi et dimanche dans les supermarchés partout en France pour récupérer des denrées non-périssables.
120 000 bénévoles des Banques alimentaires seront mobilisés durant trois jours aux portes de 8 100 magasins en France. La traditionnelle collecte annuelle des banques alimentaires a démarré ce vendredi. Elle représente à peu près 10 % des ressources de ces structures.
Les banques alimentaires ne distribuent pas directement de la nourriture, mais fournissent près de 6 000 acteurs de la solidarité en France. Elles achètent une partie de cette nourriture grâce à des fonds européens et du gouvernement. Elles bénéficient aussi de dons en nature des industriels de l’agroalimentaire, des agriculteurs ou des grandes surfaces. En 2023, la collecte nationale des banques alimentaires a permis de récolter près de 10 121 tonnes de denrées.
Ce moment de solidarité à la sortie des supermarchés devient de plus en plus crucial. "Il y a 40 ans quand on a été créé la ressource unique, c'était ce que l'on appelle la ramasse, le fait d'aller chercher des invendus et des invendables dans la grande distribution. Aujourd'hui, c'est à peine 34 % et c’est en baisse parce que la grande distribution gère mieux ses stocks." explique Jean Cottave, président des banques alimentaires. Les applications de la loi Egalim ont aussi un impact. "Il y a moins de choses à ramasser donc on a besoin de beaucoup plus de ressources" conclu t-il.
Depuis plusieurs années, on observe, une hausse croissante et régulière de la demande d’aide alimentaire en France. "Depuis 2019, juste avant le Covid, elle a été d'à peu près de 30 % jusqu'à l'an dernier. Cette année, les chiffres que nous avons sur le premier semestre montrent une augmentation encore de 5 % à peu près. Comme les bénéficiaires augmentent, il y a un effet ciseau sur notre fonctionnement comme sur celui des autres grands réseaux" analyse Jean Cottave.
Du côté des associations recevant les produits des banques alimentaires, l’hiver se prépare dans un contexte toujours tendu. "Le nombre total de bénéficiaires ne baisse pas, mais n’a pas non plus explosé. Sauf pour la population jeune, notamment, des étudiants" constate Houria Tareb, secrétaire nationale en charge de la solidarité au Secours populaire. La pauvreté touche principalement les femmes, les jeunes et les étrangers rappelait le dernier rapport annuel du Secours Catholique publié le 14 novembre.
Au Secours populaire, les familles monoparentales représentent pratiquement la moitié du public accueilli. C’est un quart aux Restaurants du cœur qui ont démarré le 18 novembre leur 40e campagne. L’an dernier, 163 millions de repas avaient été distribué. Et l’augmentation de la précarité met les acteurs de solidarité à rude épreuve. "Ce qui est difficile pour nous, les associations, c'est de faire face à toute cette misère. On essaie d'ouvrir davantage, d'avoir des permanences avec des créneaux horaires plus importants. Et ce que l'on craint, c'est qu'on n'y arrive pas, à faire face à toute cette pauvreté" souligne Houria Tareb.
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