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"Avec 540 euros par mois, on ne vit pas on survit" rappelle le Secours catholique

RCF,  - Modifié le 9 novembre 2018
Le Secours catholique a publié jeudi 8 novembre son rapport annuel sur l’état de la pauvreté en France.
Fanny Cohen-Moreau RCFFanny Cohen-Moreau RCF

Des bénéficiaires d'ue grande diversité

A la différence des rapports officiels sur la pauvreté en France, le rapport annuel du Secours catholique est obtenu à partir des personnes bénéficiaires du réseau Caritas dans l’Hexagone. "C’est presque 1,5 million de personnes rencontrées par les 70.000 bénévoles du Secours catholique Caritas France. C’est le fruit de la rencontre entre ces bénévoles et les personnes en situation de précarité. C’est l’une des grandes joies du Secours catholique, de pouvoir permettre ces rencontres. Des rencontres de l’impossible parfois" explique â€‹Laurent Seux, délégué du secrétaire général du Secours catholique.

Au sujet des bénéficiaires du Secours catholique, Laurent Seux rappelle que les personnes qui viennent frapper à la porte des accueils de l’association "sont d’une extrême diversité. On rencontre aujourd’hui par exemple majoritairement des familles, monoparentales, des couples avec enfants, des seniors en légère augmentation, des hommes seuls, des migrants".

Les familles sont majoritaires

Ce rapport pointe du doigt la grande part d’enfants en situation de pauvreté. La moitié des personnes que le Secours catholique accompagne sont des enfants. "Ce sont des familles qui sont majoritaires. C’est un chiffre important. Il y a dix ans c’était majoritairement des personnes seules, des hommes, et aujourd’hui ce sont des familles, et c’est particulièrement choquant" précise-t-il.

Ce dernier confie que ce qui l’a marqué dans ce dernier rapport, "c’est la concomitance entre la publication de notre rapport et la stratégie pauvreté annoncée par le gouvernement. Il y a un chiffre qui est marquant pour nous. Le niveau de vie des personnes que nous rencontrons est de 540 euros. C’est juste en-dessous du montant du RSA. Nous nous sommes battus pour cette question du revenu. Or avec 540 euros par mois, on ne vit pas, on survit. C’est un combat de tous les jours. Les personnes se privent".
 

Un besoin d'écoute

Ces personnes, quand elles viennent frapper à la porte du Secours catholique, viennent avant tout, pour 59% d’entre elles, pour un besoin d’écoute. "Plus on est pauvre, plus ce besoin d’écoute est important. On a du mal quand on va relativement bien à percevoir ce besoin d’écoute. Cela m’interroge sur le message que renvoie notre société à l’égard des personnes" lance encore Laurent Seux.

A partir de ce rapport, le Secours catholique demande au gouvernement une refondation du contrat sociale en France. "La base de la protection sociale est un principe de solidarité. Ce principe est que chacun puisse recevoir selon ses besoins, et contribuer selon ses moyens. Ce principe est mis à mal tant qu’un nombre considérable de personnes sont dans une zone de survie. Il faut effectivement faire en sorte que l’on retrouve quelque chose de plus global de telle façon que tout le monde puisse vivre ensemble et dans la confiance" conclut le délégué du secrétaire général du Secours catholique.

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