Au Vatican, les cardinaux en quête du pape de demain
Étienne Pépin et Pauline de Torsiac, envoyés spéciaux de RCF Notre-Dame à Rome, reviennent sur l’ambiance générale qui a marqué le premier jour de la semaine du conclave.
Les cardinaux au Vatican © Presse VaticanCette semaine de début du conclave a été riche et marquée par la rencontre de cardinaux qui dressent le portrait du futur pape.
Les cardinaux échangent sur l’avenir de l’Église
L’ambiance générale au Vatican est empreinte de concentration. Les cardinaux, réunis régulièrement, ajoutent des séances de travail à leur programme pour permettre à chacun de s’exprimer au cours des congrégations générales. Beaucoup n’ont pas encore eu cette opportunité, en raison de l’enchaînement des événements récents : la fête du 1er-Mai, le dimanche suivant, et les jours consacrés aux obsèques du pape François.
Arrivés progressivement à Rome – parfois depuis les confins du monde – les cardinaux n’ont pas encore tous pu se retrouver. Les échanges portent à la fois sur le bilan du pontificat achevé et sur les perspectives pour le prochain. Chacun exprime sa vision des priorités à venir, des grands enjeux qui façonneront l’Église de demain.
Nous venons de 70 pays différents, nous ne nous connaissions pas encore tous. Il y a de nombreuses personnalités qui pourraient devenir pape. Nous prendrons le temps
Nous avons pu rencontrer plusieurs cardinaux à l’entrée de la salle Paul-VI, où se tiennent leurs réunions. Mgr Jean-Paul Vesco, archevêque d’Alger, met en lumière la diversité du collège électoral. "Nous venons de 70 pays différents, nous ne nous connaissions pas encore tous. Un collège est en train de se constituer. Il y a de nombreuses personnalités qui pourraient devenir pape. Nous prendrons le temps." Mgr Vesco se veut rassurant : il a confiance dans la capacité du collège cardinalice à désigner le bon successeur. Pour lui, les échanges pendant cette phase de pré-conclave nourriront le futur pontificat.
Apprendre à se connaître pour choisir le prochain pape
L’enjeu des congrégations générales est d’abord de faire connaissance : découvrir qui sont les autres cardinaux, leur sensibilité, leur expérience. Le profil du futur pape commence peu à peu à se dessiner, et certains électeurs ont déjà arrêté leur choix. C’est le cas de Mgr Sako, patriarche des Chaldéens d’Irak. "Je sais qui je vais choisir. Je donne ma voix à quelqu’un, mais je ne suis pas certain que ce sera lui le prochain pape." Sans pouvoir révéler son nom, sous peine d’excommunication, il dresse le portrait du candidat idéal : "Pour moi, il doit être un père, très proche des évêques, des prêtres, mais aussi des fidèles. Dans un monde de guerre, il faut un pape prophétique".
Dans un monde de guerre, il faut un pape prophétique
À l’inverse, d’autres se laissent encore porter par la dynamique des échanges. Mgr Vesco savoure ce temps de discernement. "J’ai ce qu’on appelle un cœur d’artichaut. Chaque jour, je me dis : 'Ah, ce cardinal, ce qu’il dit et ce qu’il est, c’est bon et beau'. Le champ est bien plus ouvert qu’à mon arrivée". Pendant ce temps, les fidèles affluent en nombre à Rome, dans l’attente et l’espérance d’entendre bientôt retentir le célèbre Habemus papam.


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