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Au Tchad, le sport contre la stigmatisation du handicap #JeudiPhoto
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Au Tchad, le sport contre la stigmatisation du handicap #JeudiPhoto

Un article rédigé par Stéphanie Gallet - RCF, le 13 avril 2023  -  Modifié le 17 juillet 2023
Jeudi Photo - Agir pour le monde Au Tchad, le sport contre la stigmatisation du handicap #JeudiPhoto

Au Tchad, la pratique du handisport permet de lutter contre la stigmatisation du handicap. À l’occasion de la Journée internationale du sport au service de la paix, découvrons la détermination et le courage des athlètes paralympiques de N’Djamena soutenus par notre partenaire local, APAD. Les précisions de Stéphanie Gallet.

Tchad, 18 janvier 2018 © Roberta Valerio Tchad, 18 janvier 2018 © Roberta Valerio

C'est une photo en plongée, c'est-à-dire que la photographe est plus haut que ceux qu'elle photographie. C’est un plan américain, les personnages sont cadrés à mi cuisse. Il s'agit de trois hommes à la peau noire. Ils  occupent presque tout l’espace de la photo. Une photo travaillée avec tout un jeu autour de leurs ombres. Sur la droite, qui fait le bord de la photo, on devine un filet, peut-être un filet de tennis mais nos joueurs n’ont pas de raquette ou alors un filet de volley, mais il semble un peu bas pour du volley.

 

Grand sourire aux lèvres, deux d'entre eux, le visage ébloui par le soleil, regardent vers le photographe, le premier lève le poing en signe de victoire quand le troisième, hilare, se roule au sol les bras levés, peut-être viennent-ils de marquer, en tous cas leur joie est communicative.

 

À quoi jouent-ils ? 

 

Ce que ne nous montre pas la photo mais ce qui explique la différence de taille avec le photographe, c'est que ces joueurs ne sont pas debout. Ils sont porteurs de handicap et pratiquent le volley assis, d'où la hauteur du filet 1m15. Si on regarde attentivement la photo on réalise que leurs mains et leurs avant-bras sont blanchies et abîmées. En effet, c'est grâce à ces parties de leurs corps qu'ils peuvent se déplacer sur le terrain. Aux JO, les athlètes paralympiques évoluent sur un parquet qui leur permet de glisser sur le sol mais ici, c'est bien sur un vieux bitume défoncé qu'ils doivent s'entraîner.

 

Nous sommes en 2018 et ces sportifs font partie du Comité National Paralympique du Tchad, qui rassemble à N’Djamena, 200 athlètes, hommes et femmes, atteints de handicap. Avec courage et détermination, ils s’entraînent dur avec l’espoir de remporter une médaille aux Jeux Paralympiques de Tokyo de 2020.

 

S'il y avait bien quelques athlètes tchadiens aux JO de Tokyo en 2021, nos sportifs paralympiques malgré leur courage et leur ténacité n’ont pas été sélectionnés. Pour 2024, je ne sais pas, la page Facebook du comité paralympique tchadien n’est plus vraiment active. Mais là n’est pas l’essentiel.
Au Tchad, où le handicap peut souvent être perçu comme une "malédiction", la pratique de l’handisport permet aux athlètes atteints de handicap de prendre confiance en eux. Là-bas et ici, le sport ne se résume pas uniquement au divertissement et à la compétition. Il est aussi un puissant levier pour promouvoir le développement, la paix, les droits humains et la solidarité. 
Au Tchad comme dans de nombreux pays, la mobilisation autour des Jeux paralympiques est un vrai levier de changement social et de lutte contre les stigmatisations. Une photo signée Roberta Valério.

 

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Jeudi Photo ©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Jeudi Photo - Agir pour le monde

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