C’est une facette plutôt méconnue de l’histoire lyonnaise. La ville de Lyon, connue pour son commerce de la soie, capitale également de la gastronomie. Mais aussi une terre reconnue à l’internationale pour son amour de la rose ! Une cité d’horticulteurs, de rosiéristes, et de compétitions mondiales autour de cette fleur aussi belle qu’iconique.
C’est une Histoire qui prend ses racines dans la première moitié du XIXe siècle. Et à cette époque, un quartier est témoin de cet essor de la rose. Le 8e arrondissement de Lyon : « Le quartier était uniquement composé de champs. Il y avait très peu d’habitats » nous explique Jeanine Pavarotti, vice-présidente de l’association Roses Anciennes en France, qui tenaient une exposition sur l’histoire de la rose en mairie du 8e arrondissement, accompagnée par Marielle Jourdan-David : « Là où nous nous trouvons, à l’emplacement de la mairie du 8e, il faut s’imaginer qu’il y avait 40 000 rosiers plantés. Des rosiers qui appartenaient en grande partie à la famille Guillot », elle aussi vice-présidente de l’association et qui connaît très bien cette histoire lyonnaise autour de cette rose et des nombreuses familles de rosiéristes qui ont fait la gloire de Lyon et de cette fleur pendant cette période.
Ce XIXe siècle qui a vu une véritable effervescence autour de la rose à Lyon. Jeanine Pavarotti explique notamment que « les obtenteurs embauchaient des jardiniers, lesquels travaillaient avec les obtenteurs aussi par la suite pour monter leurs entreprises. C’est ce qui explique la multiplication des lieux de cultures et de créations, mais aussi des rosiéristes », avant d’être complétée par Marielle Jourdan-David : « C’était une époque aussi où les terres étaient abordables. Et surtout des terres à rosiers, des terres calcaires, et les rosiers adorent ces conditions (…) l’âge d’or ? Les années 1880 et jusqu’en 1910 » juste avant la Première Guerre Mondiale, qui aura naturellement mis un coup d’arrêt à cette effervescence. Les femmes des obtenteurs ont joué un rôle crucial pendant cette période, en maintenant l’activité à flot, pendant que les hommes étaient appelés sur le front.
Le 8e arrondissement, mais aussi globalement l’est lyonnais, ou encore la Guillotière, pour ne citer que quelques-uns des quartiers où ces rosiéristes ont prospéré.
Là où nous nous trouvons, à l’emplacement de la mairie du 8e, il faut s’imaginer qu’il y avait 40 000 rosiers plantés
Dans ce Lyon de la rose, il y a aussi un endroit qui est central. Le parc de la Tête d’Or, qui abrite le siège social d’une des seules associations, à portée nationale, à avoir son siège social hors de la capitale parisienne. La Société Française des Roses, institution lyonnaise de la rose depuis sa création en 1896. Son président, Daniel Boulens : « Dans le parc, il y a trois roseraies : la roseraie historique, dans le jardin botanique, créée en 1857. Une roseraie de concours, créée en 1931. Et enfin la grande roseraie internationale, créée en 1964, près de la Cité Internationale » nous décrit celui qui a œuvré notamment pendant un peu moins de vingt ans à la direction des espaces verts de la Ville de Lyon.
Des concours d’obtenteurs qui se tiennent dans le parc depuis 1931. Lyon fait partie d’une liste d’une vingtaine de ville dans le monde qui accueille ce type de concours : « Ici chaque année on a des espèces uniques au monde, qui ne sont même pas commercialisées puisque ce sont des obtentions nouvelles et des créations qui sont en cours de tests au niveau mondial. Il y a chaque année entre 90 et 100 nouvelles variétés en compétition ici, et seulement moins d’une dizaine qui seront primés. Les autres n’iront jamais dans le commerce » nous explique Daniel Boulens, qui organise aujourd’hui ces concours.
La rose au cœur de l’histoire d’une ville qui, encore aujourd’hui, se place en précurseur. Le prochain concours International de Rose Nouvelles de Lyon aura lieu le 6 juin 2025.
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