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RCF Attentat de Nice: l'audition express du terroriste pour violences conjugales
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Attentat de Nice: l'audition express du terroriste pour violences conjugales

Un article rédigé par Stèvelan Chaizy-Gostovitch - RCF Nice Côte d'Azur, le 27 octobre 2022  -  Modifié le 27 octobre 2022

Le 20 juin 2016, un peu plus d'un mois avant l'attentat, un policier interroge Mohamed Lahouaiej Bouhlel pour les violences commises sur sa femme. 

Photo  d'illustration - Nadine Shaabana on Unsplash Photo d'illustration - Nadine Shaabana on Unsplash

Il lui "jette des objets au visage", lui profère des "menaces de morts": Hajer Khalfallah, ex-épouse de Mohamed Lahouaiej Bouhlel a déposé plainte le 26 août 2014 contre cet homme qui lui fait peur. Le 20 juin 2016, l'ex-époux va être entendu pour ces faits. 

 

Question du président de la cour Laurent Raviot au policier qui l'a entendu: "pourquoi n'est-il pas mis en garde à vue ? On sait qu'il a fait l'objet de plusieurs procédures". Réponse: "je n'étais pas au courant de ce dossier, la personne qui devait l'entendre était absente". 

 

Je n'ai pas d'explication 

 

"C'est une audition bâclée, je ne vais pas mâcher mes mots" explique Laurent Raviot au policier. La cour veut comprendre pourquoi cela n'a duré que 22 minutes alors que l'homme est connu pour violences. "Je n'ai aucune réponse à vous donner" dit le policier qui avait en 2016, 30 ans de carrière. En 2016, pour violences conjugales "il n'y avait pas de garde à vue systématique". Une situation impensable aujourd'hui et qui rappelle les avancées en matières de violences conjugales en France. Le dossier Hajer Khalfallah / Mohamed Lahouaiej Bouhlel a mis deux ans à avancer vers une audition libre manifestement très courte. 

 

Mohamed Lahouaiej Bouhlel nie tout. Le couteau dans le doudou, la défécation dans l'appartement, il ne se rappelle pas, il ne se souviens pas de tout cela. Le policier demande "une confrontation" après cette audition. Le fonctionnaire ne garde "aucun souvenir" de Mohamed Lahouaiej Bouhlel, "il avait un comportement normal".

 

"Il y avait il une banalisation de ces faits à cette époque ?" demande alors Laurent Raviot. "Je ne sais pas" dit le fonctionnaire de police. "Vous auriez pu le confronter à la plaignante dans la foulée ?" "Tout à fait". 

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