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Attentat de Nice: "Être Président c’est côtoyer la mort", selon François Hollande
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Attentat de Nice: "Être Président c’est côtoyer la mort", selon François Hollande

Un article rédigé par Simon Marty - RCF,  -  Modifié le 2 novembre 2020
L'Invité de la Matinale Attentat de Nice: "Être Président c’est côtoyer la mort", selon François Hollande
Au lendemain de l'attentat qui a coûté la vie à trois personnes dans la basilique de Nice, François Hollande revient sur l'exercice périlleux de gouverner face à la menace terroriste.
Clara Gabillet Clara Gabillet

Mercredi, trois personnes sont mortes à Nice, au sein de la basilique Notre-Dame de l’Assomption. Parmi les victimes : deux fidèles et le sacristain de la basilique. L’auteur de l’attaque a été interpellé. Un attentat qui n’est pas sans rappeler celui qui a coûté la vie au père Jacques Hamel en son église de Saint-Etienne du Rouvray en 2016. François Hollande était alors président de la République. Il revient, sur l'antenne de RCF, sur les difficultés pour y faire face.

"Les premiers mots doivent être ceux de la compassion, du soutien et de la solidarité", affirme François Hollande, qui garde le souvenir de la visite qu’il avait faite à Saint-Etienne-du-Rouvray. La famille du père Jacques Hamel était présente et "cette famille était effondrée, exprimait une colère en réaction par rapport à une horreur, une injustice", se souvient-il.

Fréquenter la mort

Des familles de victimes, l’ancien président de la République en a rencontrées. Son rôle "c’est d’écouter et de partager ces moments de très grande douleur. Il faut être capable de dire à ces gens que nous tiendrons et que nous ne changerons pas", explique François Hollande. "Être Président c’est côtoyer la mort, fréquenter la mort", et après il faut prendre des décisions, montrer une chemin pour que la nation se retrouve. 

Il est alors difficile de trouver l’équilibre avec les émotions. "Trop montrer son émotion, pour certains, c’est un signe de faiblesse, ne rien montrer, c’est un signe d’irrespect", confie-t-il. "Un président est un être humain", assure François Hollande.

Des principes face aux actes

Face à la menace, faut-il des actes comme le demandent régulièrement certains représentants politiques ? "Il y a eu des actes importants et législatifs", explique François Hollande, qui assure tout de même qu’il "en faudra d’autres"

Mais cette menace dure et il faut avant tout "tenir bon sur les principes qui sont les nôtres", selon l’ancien président de la République. "Je suis toujours saisi par cette faculté que nous faisons dans la vie politique française de faire une minute de consensus et tout le reste du temps d’une journée de la surenchère", commente-t-il vis-à-vis des réactions de la classe politique dans les médias.

La laïcité dans le débat

C’est la laïcité qui revient souvent au cœur du débat. Mais selon François Hollande, "nous ne disons pas suffisamment que la laïcité est une loi de liberté, qui veille à la liberté de culte", explique François Hollande. Selon lui, c’est faire en sorte "que l’État et la religion soient séparés mais ne s’ignorent pas".  

L’ancien président de la République le concède : "l’islam n’est pas organisée comme les autres, parcourue de courants et notamment un, le salafisme, qui cherche à nous provoquer". Mais cela ne doit pas mener à la stigmatisation de cette religion. "C’est contre les débordements, les dérives qu’il faut lutter", affirme François Hollande, selon qui les terroristes cherchent à créer un conflit religieux. "J’ai apprécié l’intervention de la Conférence des Evêques de France, de faire en sorte qu’il y ait un dialogue œcuménique qui puisse se construire", conclut-il.

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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