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Attaques de loup : "L'Etat doit faire passer l'agriculture avant le loup"
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Attaques de loup : "L'Etat doit faire passer l'agriculture avant le loup"

Un article rédigé par Violaine Rey - RCF Haute-Savoie, le 1 juin 2023  -  Modifié le 17 juillet 2023
3 Questions à... · RCF Savoie Mont-Blanc Attaques de loup : "Ce n'est plus une espèce menacée, elle est menaçante"

Tandis que les troupeaux retrouvent les pâturages, le loup est sur leurs traces. On dénombre déjà, dans les Pays de Savoie, de nombreuses attaques dans l'aire chambérienne, en Chartreuse, dans les Aravis ou le Pays du Mont Blanc. Vincent Rolland, député Les Républicains de la 2 ème circonscription de la Savoie, a interpellé le gouvernement : il veut faciliter les tirs de prélèvement, par les éleveurs.

Les éleveurs parlent d'ores et déjà "d'année noire" en matière d'attaques Les éleveurs parlent d'ores et déjà "d'année noire" en matière d'attaques

"N'attendons pas un drame humain"

 

Après le témoignage d'un berger italien, affirmant avoir été attaqué par trois loups, près de la frontière suisse, Vincent Rolland a décidé, depuis l'hémicycle, de lancer un message au gouvernement. "Il faut qu'il réagisse, fort. Et qu'il nous dise qu'il fait passer l'agriculture avant le loup" explique-t-il.

 

L'élu savoyard craint que les loups, moins effrayés par l'homme, se rapprochent des maisons et puisse s'en prendre aux habitants.

"On en est pas loin" estime le député. "Il faut que les bergers puissent pratiquer des tirs plus fréquents et systématiques, que l'on lève la pesanteur administrative et que les agriculteurs soient mieux outillés avec des lunettes et des caméras thermiques."

Une évolution de la législation qui, selon Vincent Rolland, pourrait réduire les attaques, mais aussi alléger la facture du contribuable, chargé de dédommager les éleveurs.

 

La Convention de Berne comme obstacle

 

Mais que le loup prolifère ou attaque davantage, il n'en reste pas moins protégé par les traités internationaux de 1979 et 1989.  "La France se cache derrière les textes " lâche Vincent Rolland. "Le loup n'est plus une espèce menacée, elle est menaçante".

L'élu considère que les estimations nationales sont bien inférieures à la population réelle du loup sur le territoire. Il serait donc tout à fait possible d'augmenter, selon lui, les quotas de prélèvements, fixés actuellement à 174 individus par an, soit 19 % de la population, sans menacer la survie de l'espèce. "Il ne s'agit pas d'éliminer, mais de réguler davantage" conclut le député.

 

La réponse de Bérangère Couillard
La secrétaire d'Etat en charge de l'écologie et de la biodiversité a répondu à l'interpellation de l'élu savoyard. "Nous mesurons bien sûr la détresse des éleveurs et nous sommes mobilisés pour trouver des solutions pertinentes. Le loup est une espèce protégée par la convention de Berne. Notre priorité est d’assurer nos engagements de protection de loup et de permettre au pastoralisme d’exercer dans les meilleures conditions." Par ailleurs, l'Etat lance un nouveau plan d'action national sur le sujet pour la période 2024-2029.

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3 questions à - RCF Savoie Mont-Blanc
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
3 Questions à... · RCF Savoie Mont-Blanc

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