Assurance maladie : pour la première fois, le montant de la fraude dépasse le million d’euros en Haute-Loire
Depuis plusieurs années, l’assurance maladie met l’accent sur la lutte contre la fraude. En Haute-Loire, les chiffres 2024 viennent de sortir. Pour la première fois, le montant total dépasse le million d’euros.
En 2024, l’assurance maladie de Haute-Loire a détecté plus d’1 million d’euros de fraude. © RCF Haute-Loire.L’Assurance maladie traque de plus en plus de fraudeurs. En Haute-Loire, 8 personnes sont chargées de détecter et d’identifier les fraudes. Chaque année, lors du bilan annuel, les montants détectés sont en hausse. La directrice comptable et financière de la CPAM, Anne Brunelle, l’admet sans détour : « Il y a de plus en plus de fraude » sur le département.
En 2024, le montant du préjudice subi s’élève à 704 000 euros. Il s’agit d’une hausse de 14 % par rapport à 2023. Preuve aussi de l’intensification des contrôles menée par les équipes de l’Assurance maladie sur le territoire. Les fraudes les plus détectées : des surfacturations d’actes médicaux ou encore des faux arrêts de travail. « Le phénomène touche de plus en plus le département », précise Anne Brunelle.
Le montant des préjudices évités augmente aussi
Dans le même temps, la CPAM traque les fraudeurs en amont. C’est ce qu’on appelle les préjudices évités. En 2024, le montant avoisine les 314 000 euros contre « à peine 100 000 euros en 2020 », indique la directrice comptable et financière. Près d’un quart de la fraude évitée concerne les entreprises d’audioprothésistes. Là aussi, pour des surfacturations d’appareils ou carrément de la facturation d’appareils jamais prescrits ou qui n’existent pas.
Cumulé aux préjudices subis, le montant de la fraude pour la CPAM de Haute-Loire dépasse le million d’euros en 2024, c’est inédit. La lutte va encore s’intensifier. « On essaie de trouver de nouveaux contrôles en permanence car les fraudeurs sont très créatifs », souligne Anne Brunelle.
Parmi les nouveautés de l’année 2024 : les faux arrêts de travail issus de consultations en ligne. Le phénomène prend de l’ampleur en Haute-Loire. Mais attention, certains assurés de bonne foi se font avoir et sont donc considérés comme fraudeurs. Si vous consultez en ligne, quelques règles de prudence sont donc à respecter. D’une part, un arrêt de travail issu d’une consultation en ligne ne peut excéder 3 jours si ce n’est pas votre médecin traitant qui vous le prescrit. Mais surtout, il faut tout le temps l’envoyer à l’Assurance Maladie. « Si lors de la téléconsultation, on vous dit de ne pas l’envoyer à la CPAM, c’est qu’il y a un problème », conclut Anne Brunelle.
