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Après les législatives, l'Espagne face aux incertitudes

Un article rédigé par Christian Vadon - RCF,  -  Modifié le 28 juin 2021
3 questions à Après les législatives, l'Espagne face aux incertitudes
A l'approche des élections européennes, la victoire du PSOE lors des élections législatives espagnoles du 28 avril dernier ouvre une période d'incertitudes pour le pays.
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Après la victoire des socialistes aux élections législatives dimanche dernier, l’Espagne entre dans une période d’incertitudes. Le chef du gouvernement sortant, Pedro Sanchez va devoir constituer une coalition majoritaire, tout sauf une évidence dans un paysage politique fragmenté.

D’autant que se profilent le 26 mai des élections européennes et locales qui pourraient renforcer le régionalisme. Christian Vadon s’entretient avec l’universitaire Patrick Martin-Genier, spécialiste des questions européennes.
 

Quels sont les scénarios qui s'offrent à Pedro Sanchez pour tenter de former un gouvernement qui soit majoritaire ?

"Les scénarios ne sont pas si nombreux que cela, son partenaire naturel c'est Podemos, mais avec ses 123 sièges et les 42 sièges de Podemos, ça ne fait pas une majorité, ce qui veut dire qu'il va devoir chercher d'autres partis régionalistes, il pourrait éventuellement aller faire alliance avec les indépendantistes catalans qui ont quinze sièges au Cortes ce qui lui permettrait d'avoir une majorité absolue. La grande difficulté c'est que les indépendantistes catalans vont avoir des revendications, sur un nouveau référendum non pas sur l'indépendance mais sur une autodétermination renforcée, et à priori les socialistes ne sont pas d'accord pour cela. Donc la formation d'un gouvernement de coalition va s'avérer difficile."
 

Est-ce qu'on pourrait s'imaginer une colation avec le PSOE et Ciudadanos, donc les libéraux centristes ? 

"Ciudadanos avait dit que sa principale préoccupation était de faire sortir Sanchez du pouvoir, de faire en sorte que le gouvernement socialiste ne puisse pas continuer, mais il n'avait pas exclu éventuellement de rejoindre éventuellement Pedro Sanchez au gouvernement, si cela lui permettait d'arriver au pouvoir, la seule difficulté elle est politique, les militants socialistes ne veulent absolument pas entendre parler d'une alliance avec Ciudadanos pour la simple raison que ce parti s'est allié avec le parti populaire et le parti Vox qui est un parti d'extrême droite, pour permettre en Andalousie à la droite de conquérir le pouvoir, donc on ne voit pas comment Ciudadanos pourrait rejoindre un gouvernement socialiste alors qu'il a rejoint les néo-franquistes en Andalousie."
 

Un autre scénario est envisageable, celui d'un gouvernement minoritaire, comme ce fût le cas juste avant les élections, en attente des élections européennes et régionales du 26 mai

"C'est en effet une possibilité, et Pedro Sanchez ne l'a pas du tout exclue, dans la mesure où quand vous additionnez les voix de Podemos et du Parti Socialiste on arrive presque à la majorité absolue à quelques voix près, il pourrait envisager un gouvernement minoritaire dans lequel il serait soutenu par certaines voix régionalistes, ce qui lui permettrait comme vous dites d'aller jusqu'aux élection du 26 mai, il y aura des élections européennes et muncipales, ce qui fait que ça lui permettrait de temporiser et de voir quel est le score des différents partis politiques qui lui permettraient éventuellement d'orienter sa future majorité."
 

Suivant les résultats justement de ces élections locales, et on pense notamment à la Catalogne, est-ce que ça peut modifier la donne fin mai début juin ? 

"Tout porte à croire que les indépendantistes catalans vont sortir renforcés, car finalement c'est la seule force politique qui compte aujourd'hui en Catalogne, quinze sièges au Cortes, et il y aura des élections municipales à Barcelone, et donc effectivement ça pourrait être de nature à changer un peu la donne, notamment sur l'alliance qui pourrait intervenir pour le gouvernement de Pedro Sanchez. D'autant que on voit bien que le Parti Populaire de droite classique s'est complètement effondré, parce qu'il a eu le tort d'aller vers une orientation plus à droite, alors qu'il a abandonné sa position centriste, donc ces élections du 26 mai pourraient rebattre les cartes et pourraient donner une indication supplémentaire à Pedro Sanchez pour la formation de son gouvernement."  

 

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Émission 3 questions à © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
3 questions à

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