À Angers, une soixantaine d’étudiants disposent encore de logements précaires, un mois après la rentrée de septembre. C’est la première fois que la ville se trouve confrontée à cette pénurie de logements étudiants.
Ce phénomène de pénurie est inédit à Angers mais il s’explique. L’afflux d’étudiants est dû à l’installation de nouveaux établissements dans la ville mais aussi à l’arrivée des enfants du Baby-boom des années 2 000 qui entrent en études supérieures. À cela, il faut ajouter les complications engendrées par le dispositif Parcoursup : certains étudiants ont connu très tardivement leur affectation et n’ont pas pu anticiper. Le Crous a été rapidement saturé et le parc immobilier privé pris d’assaut.
Capucine, étudiante en licence professionnelle à l’université d’Angers, n’a connu son affectation que six jours avant sa rentrée. Lorsqu’elle a cherché un appartement, il n’y avait déjà plus d’offres sur le bon coin et dans les agences les loueurs n’acceptaient pas les étudiants : « J’ai passé tout le mois de septembre à chercher. J’ai répondu à une soixantaine d’annonces et je n’en ai pas eu une seule », témoigne l’étudiante. En attendant, elle est hébergée chez une amie de sa promotion.
Les logements sociaux ne sont pas prioritairement réservés aux étudiants explique Richard Yvon, adjoint au logement à la ville d’Angers : « Quand vous êtes étudiants et que vous êtes sur une liste d’attente pour les HLM, il y a un biais car votre adresse fiscale est celle de vos parents ».
Ce problème de pénurie n’a pas été suffisamment anticipé. Les résidences universitaires ont géré la situation dans l’urgence. « À chaque désistement, on a réaffecté un étudiant prioritaire selon nos critères mais nous n’avons pas pu créer de nouvelles places instantanément », explique Jean-Jacques Audureau, directeur de la vie étudiante et de l’hébergement au Crous de Nantes, Pays-de-la-Loire.
D’ici 2021, le Crous d’Angers prévoit la construction d’un établissement pour accueillir 170 lits supplémentaires.
En attendant, l’université d’Angers a dû mettre la main à la pâte même si son rôle n’est pas de loger les étudiants. «Si l’étudiant nous dit qu’il doit dormir dans sa voiture, on va lui trouver une chambre d’hôtel, affirme Anne-Sophie Hocquet vice-présidente de l’Université d’Angers. On a signé des conventions avec quelques hôtels d’Angers pour que des étudiants puissent bénéficier d’une à trois nuits en logement d’urgence. »
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