Alzheimer : un laboratoire en neurologie explore un traitement à base de lumière
Le 21 septembre est la journée mondiale d’Alzheimer. Cette maladie neurodégénérative touche directement et indirectement plus de 3 millions de personnes en France selon la Fondation pour la recherche médicale. Alors qu’en l’état il n’existe pas de traitement, le laboratoire en neurologie de Strasbourg, explore une piste porteuse d’espoir.
@ PixabayUne fois le diagnostic posé, il n’existe pas de traitement curatif. Au mieux, les malades bénéficient d’un accompagnement pour conserver leur mode de vie, le plus longtemps possible. Cependant, une solution simple pourrait ralentir la progression de cette forme de démence.
Une lumière de faible intensité pour stimuler la mémoire
"Maintenant, il y a cette envie de se tourner vers d'autres types thérapeutiques", constate Matthieu Aguilera. Ce chercheur de 28 ans a soutenu sa thèse l’an dernier à Strasbourg. Pendant 4 ans, il a étudié 120 souris porteuses d’Alzheimer à un stade précoce afin de déterminer les premiers signes de la maladie. "Cela fait très peu de temps que des laboratoires américains montrent que si on stimule les souris avec une lumière à 40 hertz (Hz), cela venait restaurer des performances de mémoire et réduire la pathologie chez des modèles de souris porteurs de la maladie à un stade avancé."
Avec son équipe, Matthieu Aguilera a utilisé cet éclairage de faible intensité sur des cobayes malades au stade précoce. Avec un effet quasi immédiat. "Après deux semaines d'une heure de stimulation, ils n'avaient plus de problèmes de mémoire."
Des résultats encore à éprouver dans la durée
Outre Atlantique, des essais cliniques similaires chez l'humain, mêlant stimulations lumineuses et sonores, ont déjà commencé. La fréquence de 40 Hz est déjà utilisée en luminothérapie car elle préserve la plasticité synaptique. "Prudence cependant" alerte Matthieu Aguilera : les premiers résultats sont encourageants mais il estime qu'une dizaine d'années sont encore nécessaire pour pouvoir imaginer administrer largement ces soins.
Une collaboration entre le laboratoire de neuroscience cognitive et adaptative et les Hopitaux universitaires de Strasbourg devrait d'ailleurs voir le jour prochainement pour avancer sur ce sujet.


