Agriculture, hébergement, musée : les sœurs révolutionnent Notre-Dame des Neiges !
Occupée pendant 170 ans par des moines trappistes, l’abbaye Notre-Dame des Neiges accueille désormais depuis fin 2022 des sœurs cisterciennes, venues de l’abbaye de Boulaur, dans le Gers. Elles sont 12 à vivre sur place… Et ne se ménagent pas !
Abbaye Notre-Dame des Neiges ©RCFDepuis leur arrivée sur la commune de Saint-Laurent-les-Bains-Laval-d’Aurelle, sur la montagne ardéchoise, les sœurs se sont spécialisées dans la fabrication de produits d’entretien naturels à base de plantes. À présent, elles se lancent dans l’agriculture. Mère Anne détaille : “Nous avons repris l'exploitation agricole de l’abbaye avec l’introduction d’un troupeau de vaches Highlands, surtout là pour entretenir les terrains”.
Les sœurs expérimentent aussi des cultures de blés anciens, “plus robustes et souvent meilleurs pour la santé”. Elles projettent par ailleurs de planter des haies, des petits fruits, “pour faire différentes expériences”.
Jamais à court d’idées, les religieuses envisagent de se lancer dans l’élevage de cochons, avec des salaisons. Elles aimeraient également lancer une activité de boisson maison à base de plantes de la montagne.
Développer les activités d’hospitalité
Actuellement, Notre-Dame des Neiges accueille environ 50 000 visiteurs par an. En termes d'hébergement, l’abbaye enregistre 10 000 nuitées annuelles, réparties entre l'accueil monastique et l'accueil des randonneurs. Sur ce volet aussi, la communauté projette des développements.
Dès l’hiver prochain, l’accueil des marcheurs (notamment les nombreux pratiquants du sentier de randonnée du “chemin de Stevenson”) sera déménagé et remis complètement aux normes et en état. La boutique aura aussi changé d'emplacement et sera agrandie.
Un espace muséal immersif en vue
À terme, une offre touristique pourrait voir le jour, annonce Mère Anne. “On aimerait réaliser un espace muséal, immersif, pour s’enrichir de toute la tradition du lieu, son histoire, les messages et les dimensions fortes qu’il porte, le territoire dans lequel il se trouve, la mise en valeur de figures marquantes qui ont fréquenté le lieu comme Charles de Foucauld [canonisé en 2022], Robert Schuman [l'un des pères fondateurs de l’Union européenne NDLR], frère Luc, moine de Tibhirine, ou encore l’écrivain Robert Louis Stevenson."
Préserver la vie spirituelle
La tâche est donc immense. Si les sœurs sont accompagnées de trois salariés qui travaillent sur le domaine, et aidées de bénévoles, mère Anne assure qu’elles ne “chôment pas” et se veut confiante : “on agrandira les capacités de travail en fonction de l’accroissement de la communauté”... Avant d’ajouter : “On veut garder la priorité à la louange de Dieu, ce qui est quand même notre raison d’être dans ces montagnes”.


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