Accueil
Affaire Bétharram : une audition "libératrice" pour François Bayrou

Affaire Bétharram : une audition "libératrice" pour François Bayrou

Un article rédigé par C.M. avec l'AFP - le 15 mai 2025 - Modifié le 16 mai 2025

Auditionné pendant 5 h 30, François Bayrou a qualifié de "moment libérateur" son entretien avec par la commission d'enquête de l’Assemblée nationale. Après avoir entendu témoins, victimes et anciens ministres, elle rendra ses conclusions fin juin.

Le Premier ministre François Bayrou est reçu par les rapporteurs Violette Spillebout (EPR) et Paul Vannier (LFI), lors de son audition par la commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale à Paris, le 14 mai 2025. © Xose Bouzas/Hans LucasLe Premier ministre François Bayrou est reçu par les rapporteurs Violette Spillebout (EPR) et Paul Vannier (LFI), lors de son audition par la commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale à Paris, le 14 mai 2025. © Xose Bouzas/Hans Lucas

L’audition du Premier ministre a duré 5 h 30 à l’Assemblée nationale mercredi 14 mai. François Bayrou a rejeté en bloc les accusations de mensonge ou d'intervention auprès de la justice dans l'affaire des violences physiques et sexuelles du collège-lycée béarnais Notre-Dame de Bétharram, aujourd'hui Ensemble scolaire Le Beau rameau. 

Des faits qui remontent à près de 30 ans pour une audition que François Bayrou a qualifié de "moment libérateur" en quittant l'Assemblée nationale.

Établir les responsabilités

François Bayrou l’affirme : "Je n'ai pas couvert des pratiques quelles qu'elles soient. Je n'ai pas eu d'informations privilégiées. Je ne suis pas resté sans rien faire quand j'ai découvert les affaires et je ne suis jamais intervenu dans une affaire". Le Premier ministre est pourtant contredit par un ancien juge, un ex-gendarme et une professeure à la retraite, et même à certains égards par sa fille aînée Hélène.

En face, son principal contradicteur de la France insoumise, Paul Vannier, membre de la commission d'enquête, l'a accusé "d'éluder" ses responsabilités. Pour le représentant des victimes de Bétharram, Alain Esquerre, il s’agit d’une "responsabilité collective" dans le scandale. Pour lui, François Bayrou "fait partie des responsables" mais il n'est pas "la cause unique".

Premier ministre au premier plan

Le scandale touche intimement François Bayrou, ancien ministre et ancien député, qui a scolarisé plusieurs de ses enfants dans cet établissement catholique réputé, et où son épouse a enseigné le catéchisme. Se sont ajoutées les révélations de sa fille Hélène sur une agression physique par un prêtre dans un camp d'été.

Le chef du gouvernement s'est attiré les critiques de plusieurs députés. La socialiste de son département Colette Capdevielle l'a accusé de "renverser la situation" en se plaçant en "victime" de ses contradicteurs. François Bayrou a dénoncé d'emblée "l'instrumentalisation" politique de l'affaire pour "abattre" le gouvernement avec un scandale qui empoisonne son action à Matignon.

Le Premier ministre a également été confronté à l'épisode de la gifle qu'il avait donnée à un jeune garçon qui avait essayé de lui faire les poches, en 2002. L'intéressé s'est défendu d'une "tape de père de famille" qui n'est pas "du tout une claque violente".

Libération de la parole

Le parquet de Pau mène l'enquête depuis un an sur environ 200 plaintes visant des faits présumés de violences et de viols dans l'établissement entre les années 1970 et 1990. Les révélations sur Notre-Dame-de-Bétharram ont libéré la parole dans d'autres institutions catholiques.

François Bayrou a promis sa participation à une "autorité indépendante" consacrée aux violences contre les enfants. Après avoir entendu témoins, victimes et anciens ministres, les députés insoumis Paul Vannier et la macroniste Violette Spillebout, membres de la commissions parlementaire, rendront leurs conclusions fin juin.

Cet article vous a plu ? Partagez-le :

Pour aller plus loin

Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour

Votre Radio vit grâce à vos dons

Nous sommes un média associatif et professionnel.
Pour préserver la qualité de nos programmes et notre indépendance, nous comptons sur la mobilisation  de tous nos auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.