Accords Chine - Vatican : Léon XIV dans les pas de François

La consécration épiscopale de Mgr Ignazio Wu Jianlin a eu lieu mercredi dernier. Le Pape avait  nommé l’évêque auxiliaire de Shanghaï en août. Il a ainsi validé sa candidature dans le cadre de l'accord provisoire entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine. Un peu plus tôt, le 10 septembre, Léon XIV a  décidé de la fusion de deux diocèses chinois en un seul nouveau diocèse, celui de Zhangjiakou. Ce changement s’inscrit aussi dans le cadre de l’accord provisoire entre Rome et Pékin, signé en 2018 et renouvelé depuis. Il vise à « promouvoir l’unité pastorale ». Michel Chambon, théologien et anthropologue, est l’auteur du livre Les Chrétiens dans la Chine de Xi Jinping aux éditions du Cerf. Il évoque l'existence de la carte des diocèses utilisée par le Saint-Siège.

La carte du Saint-Siège datait des années 1930, elle était très désuète. Les autorités civiles, dans les années 1980, ont souhaité la mettre à jour pour qu'elle corresponde aux réalités urbaines et administratives de la Chine. 

« Le Saint-Siège ne crée pas de nouveaux diocèses pour de rien », affirme le théologien.  « Il suit la carte administrative qui est en place en Chine et qui est appelée à rester », complète-t-il. 

Qu’il s’agisse de la reconfiguration de la carte des diocèses ou des nominations d'évêques, Léon XIV semble s’inscrire clairement dans les pas de son prédécesseur, le pape François. Selon Michel Chambon, le pape Léon XIV « s'inscrit pleinement dans ce que François a légué ». Il a d'ailleurs gardé le même secrétaire d'État, le cardinal italien Mgr Pietro Parolin.

Il s'agit de normaliser la relation avec la Chine, d'y faciliter le fonctionnement de l'Église. Cela passe par la rééquiper en diocèse, clarifier les cartes territoriales et normaliser de  la manière dont on parle et dont on vit avec l'Église en Chine. 

Même si la situation reste « tendue » en Chine, l'Eglise y voit « ses situations administratives se normaliser de plus en plus », estime Michel Chambon. « Je pense que le pape Léon nous invite à continuer tous ensemble cet effort de normalisation de nos rapports », ajoute-t-il.