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Accord UE-Mercosur : « Notre désaccord repose sur la qualité des produits », souligne la FDSEA de l’Orne

Accord UE-Mercosur : « Notre désaccord repose sur la qualité des produits », souligne la FDSEA de l’Orne

Un article rédigé par Mathilde Danot - RCF Orne, le 20 novembre 2025 - Modifié le 21 novembre 2025
5 minutes pour comprendrePourquoi les agriculteurs se mobilisent-ils contre l'accord avec le Mercosur ?

Les agriculteurs normands se sont à nouveau mobilisés en ce mois de novembre contre l’accord de libre-échange entre le Mercosur et l’Union européenne. Un accord qui pourrait avoir des conséquences sur la production de viande en Normandie, selon la FDSEA de l’Orne.

Selon la FDSEA de l'Orne, l'accord UE-Mercosur pourrait accélérer la diminution de la production de viande en Normandie. © FreepikSelon la FDSEA de l'Orne, l'accord UE-Mercosur pourrait accélérer la diminution de la production de viande en Normandie. © Freepik

« Non au Mercosur ! » Tel était le message des agriculteurs ornais, mobilisés à Bellême dans l’Orne début novembre 2025. Une mobilisation à l’appel de la FDSEA, suivie par plusieurs autres rassemblements en Normandie : l’un à Rouen et l’autre à Caen. « On n’est pas contre les accords internationaux parce que nous vendons aussi des denrées alimentaires dans le reste du monde. Notre désaccord repose sur la qualité des produits qui pourraient rentrer en Europe », explique Sylvain Delye, président de la FDSEA de l’Orne.  

L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay, Bolivie) devrait permettre à l’Union européenne d’exporter des voitures, technologies, vins… vers le Mercosur, qui, lui, pourra vendre de la viande, sucre, miel… dans l’Union européenne. L’accord doit encore être ratifié par les 27 États européens et le parlement européen.

Un impact sur la production de viande normande ?

L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur pourrait-il impacter la production de viande en Normandie ? Oui, répond Sylvain Delye. Selon lui, les productions de volaille et de viande bovine seront impactées. Les pays du Mercosur pourront « par exemple ne vendre que des filets de bœufs ou des côtes de bœufs, ce qui viendraient déstructurer la filière ». « Les produits les plus rémunérateurs verraient leurs tarifs baisser et donc, par conséquent, l’ensemble de l’animal perdrait de sa valeur », précise le président de la FDSEA de l’Orne.

Ces pratiques accéléreraient-elles la diminution de la production de viande en Normandie ? Ça ne ferait qu’accélérer le phénomène constaté ces dernières années, d’après le syndicat. Sur les neuf dernières années, le nombre total de bovins a chuté de 13 % en Normandie, selon des chiffres de 2024 des Chambres d'agriculture de Normandie. « C’est aussi notre patrimoine, souligne Sylvain Delye. Je pense que la Normandie avec la vache en train de brouter l’herbe sous son pommier [...], ça fait partie de notre identité. »

Des enjeux sanitaires importants

Quels sont les enjeux sanitaires autour de l’accord entre le Mercosur et l’Union européenne ? La FDSEA dénonce l’utilisation de molécules interdites en Europe dans les élevages d’Amérique du Sud. « En viande bovine, ce sont des troupeaux à plus de 10 000 têtes. [...] Ils ramassent tous les animaux une ou deux fois par an et les piquent tous : ils n’ont aucune traçabilité. » Sylvain Delye dénonce les clauses de sauvegarde proposées dans l’accord, qui ne prévoient pas de mesures concernant la qualité des produits importés. Tandis que dans l’Union européenne, toutes les denrées alimentaires sont produites avec un même cahier des charges : « si une molécule est interdite en Europe parce qu’elle est dangereuse pour la santé, tous les produits alimentaires vendus au niveau européen ne doivent pas comporter cette molécule », rappelle le président de la FDSEA de l’Orne.

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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