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Accès à l’emploi : pour Abdel Belmokadem, "il y a des talents dans les quartiers"

Accès à l’emploi : pour Abdel Belmokadem, "il y a des talents dans les quartiers"

Un article rédigé par Simon Marty - RCF, le 11 mars 2022  -  Modifié le 11 mars 2022

A l’aube d’une élection présidentielle cruciale pour le pays, les banlieues sont toujours confrontées à de nombreux enjeux locaux. Parmi eux, la question de l’emploi et notamment de l’emploi chez les jeunes. Pour en parler sur RCF, rencontre avec l’un des acteurs qui se mobilise en faveur de l’emploi dans les quartiers populaires, Abdel Belmokadem, fondateur de Nes & Cité.
 

Abdel Belmokadem - RCF Abdel Belmokadem - RCF

Des émeutes de Vaulx en Velin à la médiation pour l'emploi

En 2001, après une expérience de médiateur suite aux émeutes de Vaulx en Velin, et une carrière sportive dans la boxe, Abdel Belmokadem lance Nes & Cité. "Je n’étais pas satisfait de l’action des gouvernements successifs sur la médiation. J’ai décidé de lancer Nes & Cités, pour accompagner les collectivités et les entreprises à mieux gérer les questions d’emploi dans les cités" explique-t-il au micro de Simon Marty. Aujourd’hui, Nes & Cité accompagne les entreprises sur la partie recrutement et égalité des chances. Et les collectivités autour de la médiation dans les quartiers, via des évènements.

Abdel Belmokadem en est convaincu depuis longtemps. L’avenir de la France doit passer par des partenariats public-privé. "Ce qu’on fait aujourd’hui avec Nes & Cité est une belle démonstration que des partenariats public-privé sur des sujets de société peuvent fonctionner et apportent des résultats à côté des grandes institutions qui travaillent sur ces questions-là" ajoute-t-il, précisant que dans ces quartiers, les gens sont obligés "de se battre deux fois plus que les autres", mais que ce n’est pas une fatalité.

"La préoccupation première, c'est de pouvoir manger le lendemain"

Fin connaisseur des cités, le fondateur de Nes & Cité rappelle que la crise sanitaire a aussi chamboulé le quotidien des personnes qui y vivent. "En temps normal, ce sont des populations qui vivent difficilement. Avec le Covid et les confinements, cela a été très difficile pour eux" lance-t-il sur RCF. S’agissant de la campagne électorale et de l’élection présidentielle, il estime qu’on est "proche du néant », et que « dans les quartiers, on est très loin de ces préoccupations". "La préoccupation première dans les quartiers, c’est de pouvoir manger le lendemain. L’enjeux pour eux il est là" précise-t-il.

D’ici quelques jours, Nes & Cité va publier une tribune à l’adresse des candidats à l’élection présidentielle. Un texte qui porte une demande principale : celle de pouvoir choisir. "Pouvoir choisir sa formation, son emploi, sa destinée". Et "choisir son candidat"… Abdel Belmodakem rappelle que dans certains quartiers, le taux de chômage est toujours supérieur à 25%. "Il s’agit pour le futur président de continuer à maintenir un soutien et des dispositifs qui existent aujourd’hui" estime-t-il sur RCF.

"Des savoir-être et des vouloir-faire extrêmement puissants"

Dépassant le stade de la "barrière psychologique" des banlieues, Abdel Belmokadem assure qu’aujourd’hui, des chefs d’entreprise se sentent concernés par le sujet, et ont envie d’avancer. "Pour certains, le sujet de l’accès à l’emploi et de l’égalité des chances entre dans le cadre de leur politique RSE. Ce n’est pas juste un faire-valoir. On essaie de mobiliser ces entreprises sur le sujet" explique-t-il également.

L’ancien boxeur conclut par un vibrant plaidoyer. "Dans les quartiers, qu’on le veuille ou non, c’est la densité de population la plus importante en France. Il y a des talents. Il y a des gens qui veulent s’en sortir. Il y a des gens qui ont des savoir-être et des vouloir-faire extrêmement puissants. Il faut juste leur tendre la main et aller les chercher".
 

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