Abus sexuels : les évêques reconnaissent la "responsabilité institutionnelle" de l'Eglise
Réunis en Assemblée plénière à Lourdes, après avoir reconnu lors de leur dernière Assemblée en mars 2021 leur responsabilité en tant qu’évêques, les évêques de France ont reconnu la "responsabilité institutionnelle" de l'Église concernant les nombreux abus sexuels commis en son sein.
C'était un point d'étape à mi-parcours très attendu, avant l'annonce des grandes décisions prévue pour lundi prochain. Dans un communiqué publié vendredi 5 octobre, la Conférence des évêques de France a livré quelques éléments, issus des réflexions de l'épiscopat durant l'assemblée plénière d'automne, qui se tient à Lourdes depuis mardi dernier.
Une responsabilité institutionnelle
En mars dernier, durant leur dernière assemblée, les évêques de France avaient reconnu leur responsabilité en tant qu'évêque, concernant les nombreux abus sexuels au sein de l'Eglise. Entre temps, le rapport de la CIASE, présidée par Jean-Marc Sauvé, a été rendu, révélant l'ampleur inédite de ce problème dans l'institution. Cette fois-ci, les évêques vont plus loin. Ils reconnaissent la "responsabilité institutionnelle de l'Eglise dans les violences qu’ont subies tant de personnes victimes".
Des violences rendues possibles "par un contexte global"
Forts du rapport de la CIASE, les évêques de France reconnaissent également la dimension systémique de ces violences. Il faut dire que les chiffres avancés par la commission de Jean-Marc Sauvé ne laissent nulle place au doute et à l'interprétation. Les évêques reconnaissent que ces violences "ne sont pas seulement le fait d’individus isolés, mais ont été rendues possibles par un contexte global". Ils ajoutent que "des fonctionnements, des mentalités, des pratiques au sein de l’Église catholique ont permis que ces actes se perpétuent et ont empêché qu’ils soient dénoncés et sanctionnés".
Un devoir de réparation
Enfin, les évêques reconnaissent que leur responsabilité et celle de l'Église entrainent "un devoir de justice et de réparation, qui ouvre la possibilité de demander pardon en vérité". C'est sur la base de ces éléments que l'épiscopat va désormais travailler, durant les jours qui lui restent en Assemblée plénière, pour prendre des mesures allant dans le sens des recommandations du rapport de la CIASE.
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