Abbé Pierre : douze nouvelles accusations de violences sexuelles, dont sept sur mineurs
Un nouveau rapport, publié ce mercredi 9 juillet par le cabinet Egaé, fait état de douze nouvelles accusations de violences sexuelles visant l’abbé Pierre. Sept concernent des personnes mineures au moment des faits. Emmaüs et la Conférence des évêques de France ont mis en place un dispositif de réparation financière à destination des victimes.
Douze nouveaux témoignages de violences sexuelles visent l’abbé Pierre. Crédis: Laetitia Notarianni / Hans LucasUn an après les premières révélations, la liste des victimes présumées de l’abbé Pierre s’allonge. Le dernier rapport du cabinet spécialisé Egaé, chargé de recueillir et d’analyser les signalements, fait état de douze nouvelles accusations de violences sexuelles contre le fondateur d’Emmaüs. Sept des victimes présumées étaient mineures au moment des faits. En tout, 45 témoignages ont été recueillis depuis l’ouverture de l’enquête du cabinet dirigé par la militante féministe Caroline de Haas.
Depuis juillet 2024, une succession d'accusations contre l'abbé Pierre
Il y a un an, un premier rapport contenant sept signalements avait provoqué un vif émoi, à la mesure de l'admiration que portait le grand public à la figure médiatique de l'Abbé Pierre.
L'onde de choc s'était amplifiée à l’automne, avec dix-sept nouveaux témoignages. La Fondation Abbé Pierre, luttant contre le mal-logement, avait alors choisi de changer de nom. Depuis, elle est devenue la Fondation pour le Logement des Défavorisés. Enfin, un troisième rapport, en janvier 2025, ajoutait neuf accusations supplémentaires contre le père Henri Grouès, décédé en 2007 à l’âge de 94 ans.
Cette fois, les témoignages anonymisés rapportent des faits survenus entre les années 1950 et 1990. L’une des victimes évoque une agression sexuelle alors qu’elle avait 10 ans. Une autre, âgée de 17 ans en 1953, affirme avoir subi des attouchements dans un train, avant que des religieuses ne la réduisent au silence.
Un dispositif de réparation financière opérationnel d'ici deux mois
Face à l’accumulation des accusations, Emmaüs et la Conférence des évêques de France ont « décidé conjointement la mise en place d’un dispositif de réparation financière », selon un communiqué diffusé par Emmaüs après la publication du rapport. Il sera opérationnel en septembre 2025 et porté par la Commission reconnaissance et réparation (CRR), déjà mobilisée après les révélations sur les abus dans l’Église. Il « sera entièrement financé par les fonds propres du mouvement Emmaüs et ceux de la CEF ». Trois victimes ayant déjà contacté l’INIRR, l’autre instance de réparation mise en place par l’Église, seront également indemnisées.
Emmaüs devrait publier "début 2027" les conclusions d'une commission interne de recherche pour faire la lumière sur la figure de son fondateur. L'association de lutte contre la pauvreté veut maintenant se mettre "au service des victimes".




