À Notre-Dame de la Garde, une exposition sur les santons provençaux

Depuis le 28 juin, les visiteurs audacieux qui montent à la Garde peuvent admirer au musée de la Basilique une sélection rare de crèches et de santons issus de la collection personnelle de Régis Bertrand, historien et membre de l’Académie de Marseille. Marie Aubert, conservatrice du musée et commissaire de l’exposition le confirme :

Il vit entouré de ses santons, dans toutes les pièces de sa maison. C’est plus qu’un collectionneur, c’est un passionné

L’exposition présente plusieurs centaines de santons, accompagnés d’une quinzaine de crèches, soigneusement choisis pour retracer les grandes étapes de l’histoire de cette tradition. Particularité : seuls des santonniers aujourd’hui disparus sont exposés, afin d’ancrer cette démarche dans une dimension patrimoniale.

Un patrimoine vivant entre foi et tradition

La crèche provençale n’est pas qu’un décor de Noël. "C’est une véritable pastorale miniature, où chaque personnage accourt vers l’Enfant Jésus pour lui offrir ce qu’il a", explique Marie Aubert. Issus des traditions chrétiennes et populaires, les santons - du provençal santoun, "petit saint" - incarnent les métiers et les figures du quotidien : du rémouleur à la marchande de volailles. L’exposition éclaire aussi les origines européennes de la crèche, de la Bohême à l’Italie, avant son arrivée à Marseille au XVIIe siècle.

Beaucoup ignorent que ce sont les prêtres de l’ordre de l’Oratoire qui ont introduit cette pratique en Provence

Redonner du sens à Noël

À travers cette exposition, l’équipe du musée espère susciter une réflexion, notamment sur la portée pastorale de la crèche et de sa vocation.

Noël, même pour ceux qui ne sont pas croyants, reste une fête profondément enracinée dans la culture chrétienne. Cette exposition invite à redécouvrir son sens

Des visites guidées seront proposées dès la mi-juillet, pour mieux saisir les spécificités des œuvres exposées. L’exposition "Pour une histoire des santons" est visible jusqu’au 30 octobre au musée de Notre-Dame de la Garde.