Accueil
À l'Université Bretagne Sud, une nouvelle formation en thanatopraxie

À l'Université Bretagne Sud, une nouvelle formation en thanatopraxie

Un article rédigé par Benjamin Baillemont - RCF Sud Bretagne, le 31 octobre 2025 - Modifié le 3 novembre 2025

La troisième formation publique à la thanatopraxie et aux métiers du funéraire a ouvert ses portes début octobre à Lorient. Un diplôme inter-universitaire, fruit de la collaboration entre l'Université Bretagne Sud et l'Université Bretagne Occidentale. Explications. 

Manon (à gauche) et Maëlle Guyomard (à droite), respectivement étudiante et responsable de la formation en thanatopraxie de l'UBS | © Benjamin BaillemontManon (à gauche) et Maëlle Guyomard (à droite), respectivement étudiante et responsable de la formation en thanatopraxie de l'UBS | © Benjamin Baillemont

La thanatopraxie et les métiers du funéraire sont au cœur d'une toute nouvelle formation en Bretagne. L'Université Bretagne Sud a mis en place en lien avec l'Université Bretagne Occidentale un DIU, un diplôme inter-universitaire, dédié à ces secteurs dans ses locaux de Lorient. La rentrée a eu lieu le 6 octobre prochain. 

Entretien avec Maëlle Guyomard, responsable pédagogique de la formation et Manon, une de ses étudiantes.

Déjà, pourquoi a été créé ce diplôme ? 

Maëlle Guyomard : Il répondait à un besoin régional. En fait, il n'y a que deux formations publiques en France, une à Angers et une à Lyon. Et en fait, comme on a des ressources d'intervenants qui sont spécialisés dans le domaine, on a été une équipe qui était motivée pour justement créer cette formation en Bretagne. 

À quoi prépare votre formation ?

Maëlle Guyomard : Il faut savoir que pour devenir thanatopracteur ou thanatopractrice, en France, il y a besoin de réussir le concours national. Il y a 70 places pour environ 500 postulants chaque année. Donc le premier but du DU, il faut le voir comme une préparation au concours. Le deuxième but, c'est qu'on voulait quand même que nos étudiants puissent valoriser cette formation, même s'ils échouent au concours. On voulait que la base des enseignements qui sont enseignés puisse leur servir à la valoriser vers un autre métier du funéraire. 

Manon, en tant qu'étudiante, pourquoi avoir choisi cette voie ?

Manon : C'est un métier où il faut aller plus loin et en fait, c'est de l'accompagnement dans le deuil des familles. C'est aussi rendre hommage quelque part aux défunts et rendre vraiment le défunt apaisé pour que la famille puisse se recueillir les quelques jours avant les obsèques.

En quoi ça consiste en termes de cours ?

Maëlle Guyomard : Il y a un texte de loi qui régit les cours auxquels doivent participer les étudiants. Il y a huit matières et, pendant les six semaines en tout, ils ont un quota d'heures à faire pour chaque matière. Il y a par exemple de la thanatopraxie, des soins de conservation, de la médecine légale, de la réglementation funéraire, de l'ergonomie et de la manutention, de la gestion des entreprises, les sciences humaines de la mort, l'éthique et la déontologie. Et j'en oublie un ou deux. Ces enseignements permettent de former au mieux.

Manon : Je vais être honnête, c'est une formation très complexe. Il y a de la médecine, de la médecine légale, de l'anatomie... C'est vraiment complet mais complexe. Il faut s'accrocher.

C'est une formation liée à la mort. Est-ce que ça a un impact sur la vision que les gens en ont ? 

Manon : Souvent les personnes s'arrêtent à : on s'occupe d'un défunt. On nous dit que nous sommes des gens bizarres. J'explique toujours le pourquoi du comment et je vais plus loin que l'à priori des gens. Il faut vraiment aller plus loin. Savoir s'adapter à la famille, ce qu'ils veulent, savoir s'adapter au défunt. Après oui, j'ai ma famille ou mes amis qui m'ont dit "Mais pourquoi ?", sachant que de base je suis aide soignante. Mais ceci dit, c'est de la continuité de soins. 

Maëlle Guyomard : Quand on pense thanatopracteur, on s'imagine plein de choses, on se dit : Est-ce que c'est des croque-morts ? Est-ce qu'ils sont habillés en noir et ont des tatouages partout ? Le métier de thanatopracteur, en fait, c'est un professionnel qui s'occupe de prendre soin du corps des défunts et de réaliser plus ou moins des soins de conservation en fonction de l'état du corps. L'objectif principal, c'est que les familles puissent faire leur deuil au mieux et puissent voir leurs défunts avec une dernière image la plus belle possible. C'est pour ça que c'est un métier assez extraordinaire, parce que c'est un métier qui existe depuis des milliers d'années et qui est toujours présent et qui a pour but en fait, de soulager des familles.

Cet article vous a plu ? Partagez-le :

Votre Radio vit grâce à vos dons

Nous sommes un média associatif et professionnel.
Pour préserver la qualité de nos programmes et notre indépendance, nous comptons sur la mobilisation  de tous nos auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.