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À l’ombre des palmiers : quand Mehdi-Georges Lahlou fait dialoguer nature et migration au Delta

À l’ombre des palmiers : quand Mehdi-Georges Lahlou fait dialoguer nature et migration au Delta

Un article rédigé par Théo Leunens - RCF Namur, le 16 octobre 2025 - Modifié le 16 octobre 2025
Culture & vous"A l'ombre des palmiers : conversation botanique" de Mehdi Georges Lahlou

Jusqu’au 25 janvier, le Delta à Namur accueille l’exposition « À l’ombre des palmiers, conversation botanique », imaginée par l’artiste franco-marocain Mehdi-Georges Lahlou. Une proposition où la nature, les palmiers et les oiseaux deviennent les porte-voix des histoires de déplacement, de métissage et d’héritage.

©Adrien Chardome©Adrien Chardome

Né en 1983 aux Sables-d’Olonne, d’une mère espagnole catholique et d’un père marocain musulman, Mehdi-Georges Lahlou a grandi entre plusieurs cultures. Cette dualité, devenue moteur de sa création, traverse toute son œuvre. Formé aux Beaux-Arts de Nantes, puis à Prague et à Bréda, il vit aujourd’hui à Bruxelles. Son travail interroge les notions d’identité, de mémoire, de transmission et les traces laissées par l’histoire coloniale.

L’exposition, pensée en dialogue avec la commissaire Isabelle de Longrée, s’inscrit dans cette continuité. « Ce qui m’intéressait, c’était d’amener la question de la décolonisation dans l’espace des arts, c’est un sujet qu’il est important de se saisir », explique-t-elle.

Les palmiers comme témoins et symboles

Le palmier est au cœur de la réflexion de l’artiste. Il devient ici un motif récurrent, presque un personnage. Symbole d’exotisme pour certains, d’appartenance pour d’autres, il incarne le déplacement, la résilience et la mémoire. En prenant pour point de départ cet arbre universel, Mehdi-Georges Lahlou explore les liens entre botanique, culture et migration.

Sous l’ombre de ces palmiers, plusieurs voix se font entendre. L’artiste imagine une « conversation botanique » où la flore devient sujet de dialogue, de transmission et de savoir. À travers cette mise en scène, il questionne la manière dont les plantes, les peuples et les cultures circulent et s’enracinent.

Entre poésie soufie et regards contemporains

L’exposition s’inspire librement de « La Conférence des oiseaux », poème allégorique persan du XIIᵉ siècle écrit par le mystique Farid-al-Din Attar. Ce texte, relatant le voyage spirituel d’oiseaux en quête de leur roi mythique, le Simorgh, devient chez Lahlou une métaphore du déplacement et de la quête de soi. Dans cette relecture contemporaine, ce sont les palmiers qui conversent, qui voyagent, qui se transmettent des histoires.

À travers sculptures, photographies et vidéos, Mehdi-Georges Lahlou transforme l’espace d’exposition en lieu d’énonciation plurielle. Les références religieuses, culturelles et scientifiques se croisent pour offrir un regard multiple sur notre rapport au vivant et à l’altérité. En mêlant iconographie chrétienne, mémoire et discours postcolonial, il compose une œuvre où les frontières se brouillent, comme les racines d’une forêt métissée.

En bref, « À l’ombre des palmiers, conversation botanique » se lit comme une ode à la diversité et à l’ouverture. En donnant la parole aux arbres et aux oiseaux, Mehdi-Georges Lahlou invite à penser autrement la notion d’appartenance, dans un monde souvent tenté par le repli.

 

© Image d'illustration - Unspash.com
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Culture & vous
© Image d'illustration - Unspash.com
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