A Lille, 38 mineurs isolés menacés de se retrouver à la rue
À partir du lundi 28 avril, 38 mineurs non accompagnés (MNA) risquent de dormir dehors. Une situation d’urgence. Une cinquantaine de personnes étaient présentes devant la Métropole Européenne de Lille pour alerter sur leur précarité.
Au début de l’hiver 2024, une forte mobilisation avait permis à 82 jeunes de trouver un abri temporaire ©RCF/EGIls étaient une cinquantaine de mineurs non accompagnés (MNA) et la France Insoumise ont manifesté jeudi à 17h devant la Métropole européenne de Lille (MEL) pour dénoncer les limites de ces dispositifs d’urgence. Ils dénoncent aussi le manque de prise en compte des MNA dans les politiques de logement de la région Hauts-de-France. Falikou Kamala témoigne « on a le droit à un toit. Nous voulons un logement, nous ne pouvons pas faire nos devoirs dans la rue. C’est tellement dur pour nous de vivre dans cette situation là. »
« L’intégration passe aussi par le logement »
Au début de l’hiver 2024, une forte mobilisation avait permis à 82 jeunes de trouver un abri temporaire. Ils ont été logés par des paroisses et des hébergeurs solidaires. Falikou Kamala en fait parti. Il est actuellement hébergé à la paroisse de Lille Sud. Mais ces solutions étaient temporaires. Il se voit contraint de partir lundi 28 avril, mais pour aller où ? C’est la question que se posent 38 jeunes aujourd’hui.
Fabien Podsiadlo-Régnier, président de la confédération nationale du logement (CNL) était présent à la manifestation du 24 avril. « Le parcours d'intégration se fait aussi par le logement. L’Etat doit garantir que chacun, quelle que soit sa situation financière ou familiale, puisse avoir un toit, sans ségrégation. »
Des discussions en cours avec des associations comme Utopia 56 et la mairie. Aucune solution concrète n’est annoncée à cette heure. L’incertitude sur les solutions plane encore pour les 38 jeunes concernés.
Une situation qui n’est pas nouvelle
En 2023, 40 mineurs vivaient sous des tentes à Bois Blancs, selon Utopia 56. Les conditions y étaient délétères : pas d’accès à l’eau courante, sanitaires insalubres, et exposition aux intempéries. Aujourd’hui, le scénario se répète. Les paroisses déjà avaient été appelées pour loger des mineurs. Des associations comme La Deûle, les aidaient pour converser une hygiène (douches, toilettes) et le collectif des MNA Bois Blancs à Lille avait accueilli des jeunes chez eux.
Utopia 56 alerte depuis des années sur cette « gestion indigne » des mineurs isolés, soulignant que le Nord est le département accueillant le plus de MNA en France (765 pris en charge en 2023).


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