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A Genève, le pape François a voulu renouveler l'engagement missionnaire des Eglises chrétiennes

Un article rédigé par Christian Vadon - RCF,  - Modifié le 26 juin 2021
Le dossier de la rédactionA Genève, le pape François a voulu renouveler l'engagement missionnaire des Eglises chrétiennes
Après Paul VI en 1969 et Jean-Paul II en 1984, François est le troisième pape à s’être rendu au siège du Conseil Œcuménique des Eglises à Genève à l’occasion des 70 ans de l’institution.
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Un discours très fort devant le COE

Cette journée a été rythmée par des temps de prière commune pour l’unité des chrétiens, d’échange avec les représentants des 345 Églises de tradition orthodoxe, protestante, anglicane et vielle-catholique, de prises de parole, et enfin par la célébration de l’eucharistie avec les catholiques suisses, mais aussi ceux venus de France et d’Allemagne. Une journée dont la réflexion a porté autour de ce tryptique “Marcher, Prier et Travailler ensemble”. 
 
Le point d’orgue, ce fut bien entendu le discours du pape. Dans son mot de bienvenue, le secrétaire général du COE a insisté sur la portée symbolique et historique de la visite papale à Genève. Le pasteur luthérien norvégien Olav Fykse Tveit la voit comme un signe d’une unité chrétienne en pratique. D’autant plus que François est perçu comme une voix forte qui exprime ce que nous voulons dire en tant que chrétiens aujourd’hui.
 

Renouveler l'engagement missionnaire

Dans son discours d’une vingtaine de minute à peine, comme à son habitude, le pape argentin a exposé une vision de l’œcuménisme faite tout autant d’ouverture que d’exigence. S’il a d’abord remercié le COE pour son engagement en faveur de l’unité, il a fait part de sa préoccupation, ‘’l’impression qu’œcuménisme et mission ne sont plus aussi étroitement liés qu’à l’origine’’.

Une critique à peine voilée du fonctionnement du Conseil où les préoccupations sociales, voire sociétales, semblent être passées au premier plan. Car, si le pape a souligné le courage de ceux qui ont su inverser le cours de cette histoire qui nous avait portés à nous méfier les uns des autres, il a surtout appelé ses interlocuteurs à un printemps de l’œcuménisme à travers un appel à un nouvel élan évangélisateur.
 

Un appel à l'oecuménisme d'action

A la suite de cet appel, le pape a insisté sur le mandat missionnaire des chrétiens qui ne doit pas se limiter à la diaconie. "Nous ne serions pas fidèles à la mission qui nous est confiée si nous réduisions ce trésor à la valeur d’un humanisme purement immanent, adaptable aux modes du moment" a martelé le pape. Pour lui, de fait, l’action commune est clairement une piste à développer, au même titre que le dialogue théologique et dans la suite de "l’œcuménisme du sang" incarnés par les martyrs.

"Si un service est possible, pourquoi ne pas en faire le projet et l’accomplir ensemble, en commençant par faire l’expérience d’une fraternité plus intense dans l’exercice de la charité concrète", s’est-il interrogé. Un appel à l'œcuménisme d'action qui a beaucoup touché le pasteur Christian Krieger, président de la KEK, la Conférence des Eglises européennes, et vice-président de la Fédération protestante de France.
 

Une messe célébrée devant 40 0000 fidèles

Après ce discours exigeant à l’adresse de l’ensemble des Eglises chrétiennes, le pape a célébré une messe au Parc des Expositions de Genève. L’occasion de s’adresser à 40 000 fidèles catholiques suisses, bien sûr, mais aussi venus des pays frontaliers comme  la France, l’Allemagne ou l’Italie.

Un message plus pastoral au cours duquel il les a invités à faire vivre cet œcuménisme. "Père, pain, pardon" : voilà résumée en trois mots l’homélie prononcée par le pape lors de cette messe. Dans une ville devenue la capitale mondiale du négoce de produits alimentaires, François a mis en garde ceux qui spéculent sur le pain. La nourriture de base pour la vie quotidienne des peuples doit être accessible à tous, a-t-il rappelé.

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