Sur la situation à Gaza, le pape Léon XIV a appelé, mercredi 21 mai, à "mettre fin aux hostilités, dont le prix déchirant est payé par les enfants, les personnes âgées, les malades", après plus de deux mois de blocus. En Bretagne, la Dr Catherine Le Scolan, médecin généraliste à Rennes, s'est rendue sur place en novembre 2024. Elle conserve des contacts sur place. Elle évoque la situation désastreuse pour la population palestinienne.
Après 11 semaines de blocus total de la bande de Gaza, 87 camions d'aide humanitaire ont pu entrer en territoire palestinien dans la nuit du mercredi 21 au jeudi 22 mai. L'ONU a, de son côté, regretté une aide qui ne représente qu'une "goutte d'eau dans un océan".
À Rennes, la Dr Catherine Le Scolan est allée en mission humanitaire à Gaza en novembre 2024. Elle décrit une "situation d'urgence", dénonçant même, selon ses mots, un "génocide". Elle témoigne pour nous.
Ce ne sont pas des mois qu'il leur reste, mais des semaines
La médecin généraliste a gardé sur place le contact d'un docteur palestinien, mobilisé à l'hôpital Nasser de Khan Younès, en territoire gazaoui : "Tous les jours, je l'ai au téléphone. Et tous les jours, il me dit qu'il voit des enfants de 3 ou 4 ans mourir par terre parce qu'il y a même pas de lits, sans membres, amputés, mourir devant ses yeux, sans antalgiques, et il ne peut rien faire."
Aux risques liés au conflit, comme les tirs ou les bombes, s'ajoute la faim, "Il mange un morceau de pain par jour, il n'a même pas 30 ans, il est médecin généraliste urgentiste. Un morceau de pain par jour, ou, au mieux, dix cuillères de riz par jour ."
On ne peut soulager ni leur angoisse, ni leur douleur
La Dr Le Scolan est toujours en contact avec des membres de la mission qu'elle avait menée, avec l'association PalMed et l'ONG Rahma Worldwide, dont un collègue chirurgien tunisien : "Il y a trois semaines, cette nouvelle mission Rahma était composée de 22 médecins, et lui était dedans, avec un autre de mes collègues, un ophtalmo algérien, et son assistant égyptien. Ces trois médecins ont été recalés ! Et sur les 22 médecins de cette mission, Israël en a laissé entrer deux".
Elle dénonce aussi l'impossibilité d'apporter des médicaments sur place pour transmettre des soins : "Même moi, quand je suis rentrée à Gaza le 21 novembre 2024, ma valise était pleine de médicaments. Ils m'ont tout confisqué, tout, tout ! On ne peut même pas soulager l'angoisse des Gazaouis qui sont en train de mourir".
La médecin ajoute qu'elle souhaite, avec d'autres confrères rennais notamment, organiser une marche, le 12 juin prochain, pour aller du Caire jusqu'à Rafah. "On marchera pour exiger l'arrêt du massacre et pour exiger l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza".
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