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À Eurexpo, WorldSkills fait cohabiter métiers et savoir-faire du monde entier

Un article rédigé par Chloé Pasquinelli - RCF Lyon, le 12 septembre 2024 - Modifié le 13 septembre 2024

Après la cérémonie d’ouverture mardi 10 septembre, les premières olympiades des métiers WorldSkills à Eurexpo ont débuté mercredi : 67 métiers sont mis en compétition entre des participants de moins de 23 ans venus du monde entier pendant 3 jours. Reportage en images.

David Clémencin, candidat français dans la catégorie Charpente à WorldSkills Lyon 2024 - © Chloé Pasquinelli pour RCF LyonDavid Clémencin, candidat français dans la catégorie Charpente à WorldSkills Lyon 2024 - © Chloé Pasquinelli pour RCF Lyon

Dans l'ensemble des 140 000 m² d'Eurexpo - la totalité de ses halls, ouverts ensemble pour la première fois de l'histoire du site - s’agitent perceuses, rouleaux de peinture et tournevis entre les mains adroites de quelque 1 500 compétiteurs venus du monde entier. Ils sont répartis par catégories (arts créatifs, construction et technologies, ingénierie, services à la personne, etc.) pour ne pas se gêner les uns les autres.

« Nous avons fait attention à ce que des métiers plutôt calmes ne soient pas proches des métiers qui sont par habitude très bruyants, explique José Fonseca, directeur de la compétition de WorldSkills Lyon 2024. Pareil pour les métiers poussiéreux, qu'il ne fallait pas mettre à côté de la peinture décoration ».

José Fonseca, directeur technique WorldSkills Lyon 2024 - © Chloé Pasquinelli pour RCF LyonJosé Fonseca, directeur de la compétition WorldSkills Lyon 2024 - © Chloé Pasquinelli pour RCF Lyon

Entre métiers du gros œuvre et de la création

Le stand de Charpenterie à Eurexpo - © Chloé Pasquinelli pour RCF Lyon

 Le stand de Charpenterie à Eurexpo - © Chloé Pasquinelli pour RCF Lyon

Au milieu des métiers du gros œuvre et de la construction, les charpentiers s’activent. Ils ont 22 heures, réparties sur trois jours (chaque participant gère son temps à sa guise) pour réaliser trois “modules” différents, comme l’indique Quentin Tharreau, expert en charpente pour WorldSkills France, lui-même charpentier près d’Angers : « Une partie plancher avec mur, une partie charpente par-dessus et une partie revêtement des murs en bardage bois ».

Les 13 participants, dont un Français, sont notés sur « la qualité du taillage », « l’assemblage de la pièce » où est prise en considération « l’esthétique finale », mais aussi la taille des pièces de bois, dont la coupe doit être la plus précise possible.

La France est particulièrement attendue dans cette catégorie : prête à faire valoir le savoir-faire qui a permis la restauration de Notre-Dame de Paris et sa réouverture prochaine. Une maquette du monument, réalisée par les compagnons du Tour de France, est d’ailleurs exposée pour l’occasion tout près des compétiteurs.

Maquette de Notre-Dame de Paris et de sa charpente réalisée par les Compagnons du devoir et exposée pour l’occasion - © Chloé Pasquinelli pour RCF Lyon

 Maquette de Notre-Dame de Paris et de sa charpente réalisée par les Compagnons du devoir et exposée pour l’occasion - © Chloé Pasquinelli pour RCF Lyon

Et tandis que le candidat français, David Clémencin, champion de France 2023 en charpente, s’affaire, son frère, Baptiste, est venu l’encourager : « Je suis très content de pouvoir le soutenir, se réjouit-il. Ça lui a demandé beaucoup de travail pour en arriver là et on est très fiers ». Il faut dire que la charpente est une histoire de famille : « Mon oncle est charpentier, plusieurs de mes cousins aussi… on sait d’où vient cette fibre du bois », rit-il.

Découvrir des métiers insolites

WorldSkills accueille aussi des métiers moins connus comme la vannerie, soit l’art du tressage de fibres végétales comme l’osier ou le bambou.

Seuls 4 jeunes y participent. Parmi eux, Myriam El Salamate, jeune diplômée de l'École Nationale d'Osiériculture et de Vannerie en Haute-Marne. Participer à WorldSkills est pour elle une expérience hors du commun : « En tant que vannier, on a l’habitude de rester dans notre atelier dans une sorte de méditation, explique-t-elle. Là, c’est assez différent, mais c’est super de pouvoir faire découvrir ce métier qui n’est pas forcément très connu au public ».

Myriam El Salamate, jeune diplômée de l’école d’Osiériculture et de Vannerie - © Chloé Pasquinelli pour RCF Lyon

 Myriam El Salamate, jeune diplômée de l’école d’Osiériculture et de Vannerie - © Chloé Pasquinelli pour RCF Lyon

Les candidats ont deux modèles à réaliser : la fabrication d’un objet à partir d'un modèle et une création libre à partir d’un matériau de leur choix.

Outre la Française, les trois autres candidats, venus de pays d’Afrique francophone, ont dû se former en amont aux techniques françaises. « Ils ne sont pas habitués à l’osier, qui est un matériau français », précise Béni Tundulu, formateur de République Démocratique du Congo. Mais il rassure : « Comme un chauffeur peut conduire toute sorte de voiture, un bon vannier peut travailler avec tout type de matériau, il suffit de s’adapter ».

Les WorldSkills sont l’occasion de faire connaître un métier à l’image désuète : « Aujourd’hui, on travaille beaucoup avec l’industrie du luxe, pour faire des sacs à main », souligne Pierre Éveillard, artisan vannier et chef juré de l’épreuve de vannerie, « on peut faire de grandes structures, sur armature métal, des plafonds suspendus, etc. ».

Quiterie Ducournau, candidate française en peinture et décoration à Worldskills Lyon 2024 - © Chloé Pasquinelli pour RCF LyonQuiterie Ducournau, candidate française en peinture et décoration à Worldskills Lyon 2024 - © Chloé Pasquinelli pour RCF Lyon

75 000 scolaires attendus

Parmi les 200 000 visiteurs, les scolaires représentent environ un tiers d’entre eux grâce à des partenariats avec des écoles de la région. Certains visiteurs sont aussi venus en famille, comme Jean-Michel, ingénieur reconverti boulanger, accompagné de son fils, Robinson, encore au primaire. « On voulait montrer à nos enfants toute la diversité des métiers techniques, manuels, avance Jean-Michel. Après, on verra ce que ça pourra leur apporter ».

L’expérience semble en tout cas porter ses fruits : « J’aimerais bien faire un peu de tout, essayer n’importe quoi », s’enthousiasme Robinson, « c’est la première fois qu’on voit autant de gens travailler en même temps, c’est gigantesque ».

Les compétitions s’achèvent ce vendredi et la remise des médailles se tiendra au Groupama Stadium dimanche 15 septembre.

Candidate en vannerie de la République Démocratique du Congo - WorldSkills Lyon 2024 - © Chloé Pasquinelli pour RCF Lyon

Candidate en vannerie de la République Démocratique du Congo - WorldSkills Lyon 2024 - © Chloé Pasquinelli pour RCF Lyon

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