À Clermont-Ferrand, les fidèles sont privés de cette église depuis an et demi
Dans le quartier de Saint-Jacques, l’église Saint-Jacques le majeur, propriété du Diocèse, est fermée pour des raisons de sécurité depuis janvier 2024. Les habitants, dans l’incompréhension, s’inquiètent du manque d’informations qui leur sont parvenues jusqu'à présent. Une réunion est organisée ce vendredi 13 juin par le comité de quartier de Saint-Jacques.
L'église Saint-Jacques le Majeur, lieu important du quartier, est fermée depuis un an et demi Impossible de la rater. Sur le boulevard Louis Loucheur, l’église Saint-Jacques le Majeur est aperçue quotidiennement par les milliers de voyageurs qui empruntent la ligne de tramway. Et dans le quartier de Saint-Jacques, ses 19.000 habitants l’ont forcément déjà approchée. Pourtant, cet édifice, construit en 1932 et propriété de l’Église, est inaccessible depuis janvier 2024.
“C’est avec regret que nous sommes dans l’obligation de fermer provisoirement l’église de Saint-Jacques pour des raisons de sécurité. Depuis le mois de décembre [2023] des lézardes dangereuses sont apparues. Il nous est demandé par précaution pour la sécurité de l’ensemble des paroissiens, de bien vouloir procéder à la fermeture de l’église dès lundi 15 janvier [2024]”, informe succinctement une affiche, encore encadrée aujourd'hui sur le parvis du bâtiment.
Une fissure menacerait donc l’ensemble de l’ossature de l’édifice, empêchant toute entrée depuis janvier 2024. “Depuis, on entend tout et n’importe quoi depuis le quartier. L’église va être démolie, l’église ceci, l’église cela…”, raconte Henri Vialle, président du comité de quartier de Saint-Jacques.
Un diagnostic lancé par le diocèse début 2024
Des rumeurs qui circulent d’autant plus favorablement que les informations provenant du diocèse sont particulièrement maigres. “Un diagnostic est lancé par le diocèse de Clermont”, est-il aussi inscrit sur l’affiche placée devant l’église. Un an et demi plus tard, qu’en est-il ? Les habitants espèrent obtenir des réponses ce soir, lors d’une réunion organisée par le comité de quartier à la Maison Marie Marvingt, ex-maison de quartier Saint-Jacques, 17 rue Baudelaire à Clermont-Ferrand.
Ils comptent aussi sur la présence du Père Jacques David, curé de la paroisse Saint-Thomas, dont dépend l’église Saint-Jacques le Majeur. L’archevêque, Mgr François Kalist, a rencontré les membres du comité de quartier à la fin du mois de mai. Il semble avoir pris leurs doléances au sérieux, assurent ces derniers. Pour la réunion de ce soir, il ne sera pas présent, retenu par un autre événement. Mais le vicaire général du diocèse de Clermont, Jean-Marc Couhert a d’ores et déjà confirmé sa venue.
Le comité de quartier compte en profiter pour faire remonter les interrogations nourries depuis 18 mois. “De plus en plus de paroissiens se demandent quand l’église va-t-elle rouvrir, si des réparations sont prévues et pourquoi elle est encore fermée”, résume Martine Harrouch, vice-présidente du comité de quartier de Saint-Jacques.

89% des citoyens interrogés souhaitent "que l'église soit restaurée"
Sollicitée, elle a décidé d'initier, avec une autre membre de l’association, la distribution d'un questionnaire consultatif anonyme aux 180 adhérents. Avec pour objectif de les sonder sur l’état de leur connaissance sur la situation et leur volonté quant au devenir de l’église Saint-Jacques le majeur. Une démarche citoyenne qui a rencontré son succès : 204 questionnaires lui ont finalement été renvoyés, par l’effet du bouche à oreille. 77% des répondants habitent le secteur.
“On a quand même 89% des personnes qui souhaitent que l’église soit restaurée, ou tout du moins qu’un lieu de culte chrétien perdure à Saint-Jacques”, livre Martine Harrouch. Les résultats et analyses complets du questionnaire seront présentés lors de la réunion de ce soir, accompagnés d’un diaporama retraçant l’histoire de l’église dans le quartier.
“Cette église avait été construite à l’époque avec le soutien financier et moral des gens du quartier, c’était un édifice très important, au milieu d’une zone ouvrière”, retrace Martine Harrouch. Aujourd’hui, si les fidèles sont moins nombreux qu’au siècle dernier, elle n’en reste pas moins un lieu majeur de Saint-Jacques. “Plein de gens sont venus nous témoigner leur lien avec cette église. Il y a eu des baptêmes, des communions, des mariages… certes des obsèques aussi, mais ça fait partie du courant de la vie. Personnellement j’aimerais qu’elle reste. Pour l’anecdote, le comité de quartier est né sous l’église”, sourit Henri Vialle.
Face à ces doléances, comment se positionne le diocèse ? De nombreuses questions restent encore en suspens, alors qu’une somme de 2 millions d’euros est évoquée dans les discussions pour remettre le bâtiment à neuf. “Nous tenons en tout cas à ce qu’un lieu d’Église perdure dans le quartier. On n’a aucune envie de voir cela disparaître. Notre proposition, c’est de réfléchir à la suite ensemble, avec la communauté”, répond Jean-Marc Couhert, vicaire général.
Après un an et demi de flou, les habitants sont impatients d’obtenir des éclaircissements pour la suite lors de la réunion prévue ce vendredi 13 juin. “Les habitants veulent juste savoir si l’église va être démolie, ou si elle va rester, et si elle est démolie, ce qu’il y aura à la place. Parce que ce serait dommage que ce bâtiment reste comme cela durant des années. Les gens ne comprennent pas”, conclut Martine Harrouch.


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