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A Clermont-Ferrand, briser les tabous autour des troubles alimentaires

A Clermont-Ferrand, briser les tabous autour des troubles alimentaires

Un article rédigé par Carl Lefebvre - le 6 juin 2025 - Modifié le 6 juin 2025

Anorexie, boulimie, hyperphagie...En nette augmentation depuis la pandémie de Covid-19, ces pathologies demeurent pourtant méconnues du public. C’était l’objet d’une action de sensibilisation du Centre Référent TCA Auvergne, qui a tenu un stand sur la place de Jaude, jeudi 5 juin.

L'équipe du Centre Référent TCA Auvergne lors de la journée de sensibilisation © RCF Puy-de-DômeL'équipe du Centre Référent TCA Auvergne lors de la journée de sensibilisation © RCF Puy-de-Dôme

« A partir du moment où on est dans un hyper-contrôle de l’alimentation, que ce soit en vue de perdre du poids ou d’éviter d’en prendre, c’est pathologique », explique Élodie Gentes, médecin nutritionniste rattachée à la structure, qui dépend du C.H.U. de Clermont-Ferrand. Les troubles des conduites alimentaires (TCA) impactent un besoin vital, mais aussi les instants les plus élémentaires de la vie sociale. « Les gens refusent les invitations à manger en famille ou entre amis. L’isolement fait partie intégrante des symptômes », constate-t-elle. 

 

Des troubles passés sous silence

 

Face à la honte de se confier, les proches des malades n’ont que très peu de marge de manœuvre. « Il y a également beaucoup de déni dans les prémices de ces pathologies-là. Difficile de repérer », estime Maëva Espagnol, diététicienne et référente du centre. Les signes tiennent à des variations pondérales ou des obsessions vestimentaires. Mais aussi à des discours complexés, largement exacerbés par les fantasmes corporels diffusés sur les réseaux sociaux. A l'entourage, elle conseille « d’éviter toute forme de pression sur le poids, la silhouette, ou sur les études ». Une manière de rappeler que les jeunes sont les plus affectés. 

Leur origine n’est pas toujours une évidence. Chez les personnes souffrant de TCA, le recours à l’alimentation s’installe insidieusement comme l’unique moyen de gérer un mal-être sous-jacent. D’où la nécessité de traiter les causes profondes de la pathologie, comme l'explique le Dr Élodie Gentes :

« L’approche thérapeutique n’est absolument pas d’aller traiter par l’alimentation »

Toute personne qui souhaite demander de l'aide peut prendre rendez-vous auprès du Centre Référent TCA Auvergne. "N'ayez pas honte si jamais vous en souffrez, parlez-en autour de vous, faîtes-vous accompagner. Et vous verrez qu'avec du temps, on s'en sort", sourit Maëva Espagnol.

 

MEMO
Anorexie mentale : se caractérise par une recherche incessante de minceur, une perception déformée de l'image du corps, une peur extrême de l'obésité et par une alimentation restreinte, conduisant à un poids corporel très faible.
Boulimie nerveuse : la consommation rapide et répétée de grandes quantités d'aliments, suivie par des tentatives de compensation de l'excès de nourriture ingérée (vomissements, laxatifs, jeûne, régime, exercice physique)
Hyperphagie boulimique : consiste en la consommation récurrente de grandes quantités d'aliments, accompagnée d'une sensation de perte de contrôle. Elle n'est pas suivie d'un comportement compensateur inapproprié.  

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