A Bordeaux : les restaurants de Nana viennent en aide aux femmes réfugiées
Quand cuisine, intégration et tolérance s’associent, cela donne le "Refugee food festival". Pour sa dixième édition, cet événement se déroule, jusqu’au 29 juin, dans 12 villes de France, dont Bordeaux. L’objectif est d’associer des chefs et artisans de métiers de bouche à des cuisiniers réfugiés, amateurs ou confirmés, pour concocter un menu inédit mêlant les patrimoines culinaires du monde entier. À Bordeaux, le restaurant « La cour de Nana » y a participé et œuvre dans ce sens depuis plusieurs années.
Dima Chaban, propriétaire du restaurant "Le panier de Nana" (à gauche) et Zara, réfugiée venant de Syrie et travaillant depuis trois ans et demi (à droite). Crédit Photo : Timothée CroisanDeux restaurants pour aider des femmes réfugiées. À Bordeaux, Dima Chaban gère : "La Cours de Nana" , située cours Victor Hugo, depuis cinq ans et demi, et "Le Panier de Nana" , au sein de l’atelier des citernes, depuis un an. Ces établissements ont une portée humaine et solidaire.
Un lieu pour changer de regard sur les réfugiés
Pour la jeune femme de 36 ans, l’idée derrière cette initiative est : "de créer un lieu où l'on pouvait changer de regard sur les réfugiés syriens qui arrivent en France. Essentiellement syriens. Mettre en place un projet qui a du sens".
Pour elle, La Cours de Nana "est plus qu’un endroit où l’on vient travailler. C’est un peu une extension de la famille. Les filles se sentent bien. On s’entraide quand il y a des papiers à faire. Quand il y a des célébrations, on est ensemble. On passe vraiment un stade au-delà du professionnel. On garde un contact avec les filles qui viennent. Ce n’est pas juste elles viennent, elles travaillent et elles repartent. Il y a vraiment un lien qui se crée".
Les profils des bénéficiaires sont variés avec des étudiantes, des cuisinières qui rentrent en Syrie, suite à la chute du régime, mais aussi des cuisinières qui ont ouvert leur propre marché.
Une réinsertion synonyme de victoire
Parmi ses salariées, Dima peut compter sur Zara. À 33 ans, cette ancienne coiffeuse a dû quitter la Syrie et vit à Bordeaux depuis 2016.
Travaillant depuis trois ans et demi, ce nouveau travail dans la restauration est très bénéfique pour elle : "J’apprends beaucoup de choses, car je ne connaissais pas beaucoup la cuisine avant et le fait de préparer les plats". Ravie, la jeune femme est "contente. Je suis fière de moi. Je suis cheffe maintenant (rires) et aussi responsable pour l’équipe". Cette nouvelle vie est une victoire pour elle.
Actuellement, neuf femmes réfugiées travaillent sur les deux restaurants de Dima. Au total, seize personnes ont pu bénéficier de cette initiative depuis son lancement, il y a cinq ans et demi.



