9e circonscription du Rhône : un bastion de la droite républicaine menacé

Le territoire de la circonscription 

La 9e circonscription est un territoire électoral aux réalités hétérogènes. 73 communes, réparties en 5 cantons : Anse, Beaujeu, Belleville, Monsols et Villefranche-sur-Saône. Et donc, c’est une circonscription qui comprend à la fois des zones rurales, le beaujolais, ses vignes, et ses villages, mais aussi un grand bassin de vie, ancré dans l’industrie, comme Villefranche. Mais tous ces territoires ont trouvé un point commun par ce scrutin européen : la contestation du pouvoir en place, avec, on le disait, une percée significative de l’extrême droite - chacun des cantons a placé le Rassemblement National en tête des suffrages aux européennes, ce qui n’était jamais arrivé jusque-là. 

Le contexte politique 

Ce siège de député de la 9e circonscription du Rhône, c’est avant tout une histoire de famille. La famille Perrut. Francisque Perrut est élu par trois fois, en 1978, 1981, et 1988. Et c’est son fils qui prendra sa suite : Bernard Perrut, député de 1997 à 2022, mais aussi maire de Villefranche pendant 9 ans. Cet héritage, il le laisse à un jeune politicien, son adjoint, Alexandre Portier, en 2022. Un tandem, un duo, Bernard Perrut ayant accepté d’être le suppléant de son poulain pour la députation… Mais finalement pas cette année. Les relations se sont refroidies ces derniers temps entre les deux hommes.

 

Les candidats

• Alexandre Portier (député sortant/candidat Les Républicains) : 

« Les engagements que j’ai pris auprès des électeurs, je les défendrai jusqu’au bout. Il y a des sujets qui préoccupent les habitants de ce territoire : le pouvoir d’achat, la sécurité, l’immigration, ou encore l’éducation. Notre sujet premier sur le territoire, c’est la pression foncière, notamment lorsqu’il s’agit d’installer de jeunes agriculteurs. Il faut donc qu'on garde des réserves foncières destinées exclusivement à ces nouvelles installations »

• Patrick Louis (candidat de l’union des droites) : 

« J’ai toujours été favorable à l’union des droites. E.Ciotti a eu l’honneur de briser ce mur de verre qui interdisait de s’associer. Un premier domaine pour moi, c’est l’agriculture. Ensuite, nous pouvons citer l’énergie. Mais ma spécialité intellectuelle, c’est les relations internationales. (...) En tant qu’ancien député européen, je ne veux pas sortir de l’Union Européenne, je veux la changer de l’intérieur »

• Jean-Henri Soumireu-Lartigue (candidat Nouveau Front Populaire - Parti socialiste) : 

« Je suis un élu local, j’habite depuis 24 ans dans le Beaujolais, et je suis élu au conseil municipal des Portes des Pierres Dorées. (...) Notre programme est financé. L’abrogation de la réforme des retraites, de la réforme de l’assurance-chômage, l’augmentation du SMIC de 14% (...) remettre des services publics, pour faire lien »

• Antoine Laurent (candidat majorité présidentielle) : 

« Aujourd’hui, celui qui porte la campagne, c’est Gabriel Attal. Est-ce que la légitimité politique a changé de main ? Oui. Désormais, avec cette dissolution, le pouvoir donné au Parlement est beaucoup plus fort. Mais aussi donne un pouvoir direct aux électeurs (...) C’est pour ça qu’il faut qu’ils se mobilisent en nombre dimanche »

• Damien d’Autryve (candidat sans étiquette) : 

« Candidat sans étiquette, mais qui propose un projet pour une droite humaniste. Plusieurs piliers de notre programme : l’éducation (réapprendre à lire, compter, apprendre, comprendre), le revenu universel pour tous (qui est plutôt une valeur de gauche), mais aussi une intransigeance autour de toutes les délinquances, qu’elles soient en col blanc ou non (qui est plutôt une valeur de droite) »

• Chantal Helly (candidate Lutte Ouvrière) : 

« Je suis candidate pour porter la voix du camp des travailleurs. Ce n’est pas le même terrain que celui de Monsieur Perrut et Monsieur Portier. L’idée qu’on défend, c’est qu’il faudra s’attaquer aux pouvoirs des capitalistes, pour augmenter les salaires, les pensions de retraites et mieux organiser le travail entre tous »