53ème anniversaire du crash du vol Ajaccio-Nice
Le 11 septembre 1968, un vol qui relie Ajaccio à Nice, se crash mystérieusement dans la Méditerranée. 53 ans après ce drame, qui a coûté la vie à 95 personnes, la vérité va-t-elle enfin éclater ? Retour sur ce vol qui aurait dû être sans histoire.
Mercredi 11 septembre 1968, 10h30. Le vol 1611 d’Air France, parti d’Ajaccio pour rallier Nice disparaît mystérieusement des écrans radars. Emportant avec lui 95 personnes dont 13 enfants. Comment une telle disparition a pu se produire ?
L'hypothèse du missile militaire
Ce jour là, la météo était adéquate, le personnel était qualifié et l'appareil avait été vérifié, comme le stipule le rapport officiel publié en 1972. Un missile aurait-il causé la perte de la Caravelle d’Air France ? C'est ce que pense Mathieu Paoli, président de l'association des familles des victimes de ce crash, lors duquel il a perdu ses deux parents. "Oui ce jour là effectivement il y a eu une erreur de tire."
Jusqu'en 1971, 10 000 tonnes de débris sont collectés. D'après le rapport officiel * « les pièces transportées à l’aéroport de Nice comprennent des éléments portant des traces de combustion ou d’échauffement, voire des dépôts de suie ».
La boîte noire retrouvée est rapidement déclarée « inutilisable par son séjour dans l’eau de mer ». La commission d'enquête a strictement refusée aux sociétés privées, l'analyse de cette fameuse boîte.
"Il y a des témoins qui nous disent que ce jour là, le Suffren, la frégate lance-missiles de la Marine nationale française, était en mer alors qu'on nous a toujours dit que le Suffren était à quai ce jour-là..." Témoigne monsieur Paoli. Il poursuit, " La page du 11 septembre du livre de bord de se navire a été arrachée."
De plus, à cette époque, la France multiplie les exercices en Méditerranée pour vendre ses missiles. Et, 10 jours plus tard, dans Paris Match, on apprend que des exercices militaires se déroulaient dans la zone où se trouvait l’appareil.
La thèse officielle
La thèse officielle, quant à elle, avance une tout autre version. Elle estime qu'une "collision avec un missile aurait, selon toute vraisemblance, causé des dommages majeurs à la structure de l’avion et celui-ci ne serait pas resté contrôlable pendant une durée supérieure à 3 minutes". Pour le gouvernement ça ne fait aucun doute : la caravelle 1611 s'est écrasée à cause d'un incendie. Un incendie, selon eux, qui a touché les toilettes et la cuisine situés à droite de l’appareil.
Trois pistes sont avancées : le court-circuit d’un chauffe-eau, une cigarette mal éteinte ou la mise à feu d’un engin incendiaire.
Le besoin de vérité
"Macron avait quand même annoncé en 2019 qu'il était prêt à déclassifier tous les documents, et là aujourd'hui 53 ans après la levée du secret-défense n'est toujours pas faite," déclare Mathieu Paoli. "On ne veut pas d'argent, même pas de procès, rien." Aujourd'hui, le président de l'association n'a qu'un seul souhait : la reconnaissance de l'erreur militaire par l'État.
Alors, 53 ans après, la vérité va-t-elle enfin éclater ?
* Le rapport officiel du bureau d'enquête d'accident : https://www.bea.aero/docspa/1968/f-hb680911/pdf/f-hb680911.pdf
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