De plus en plus d'adultes et de grands adolescents demandent le baptême en France. Ils seront 10 000 ce dimanche. Le regain d’intérêt pour le baptême touche particulièrement les jeunes entre 18 et 25 ans selon la Conférence des évêques de France. Un record que l’on observe aussi dans le diocèse de Strasbourg bien que les chiffres soient moins impressionnants qu'ailleurs.
Nombreuses seront les personnes cette année à entrer officiellement dans l’Eglise catholique en France. 10 300 adultes et 7400 adolescents seront baptisés à Pâques, c'est-à dire 5000 baptêmes de plus par rapport à l’an dernier et 45% supplémentaire en dix ans. Un phénomène unique en Europe qu'a relevé une enquête réalisée par la Conférence des évêques de France.
Ils seront 166 adultes à devenir chrétiens dans le diocèse de Strasbourg lors des célébrations de Pâques. Ils étaient 82 en 2018, 96 en 2022, 130 en 2024. Les chiffres sont sans doute moins impressionnants que dans d'autres régions : Marseille compte 1104 catéchumènes cette année, derrière les 2652 à Paris, et devant Lyon (965). Le diocèse de Strasbourg fait pourtant parmi des plus gros diocèses de France avec 250 laïcs en mission ecclésiale (118 à Lyon) et 400 prêtres actifs (un peu plus qu'à Paris) pour 767 paroisses desservant 1,8 millions d'habitants (plus que le diocèse de Marseille).
Responsable diocésaine du catéchuménat en Alsace, Marie-Hélène Burger explique ce décalage par la pratique religieuse encore traditionnelle en Alsace : "Faire baptiser les bébés ou les enfants en âge scolaire est encore un peu ancré dans les traditions. Mais les chiffres de ce côté-là tendent à baisser et je pense que l'on va très rapidement aussi augmenter au niveau du baptême des adultes. On augmente déjà d'année en année."
Sur les 166 adultes, 84 sont âgés de 18 à 25 ans. "Cela représente 51 % des catéchumènes, un tout petit peu plus que la moitié ". Un constat nouveau que Marie-Hélène Burger et son équipe observe depuis 2 ans. Le phénomène dépasse la moyenne nationale fixée à 42% par la Conférence des évêques de France (CEF). L'institution note ainsi que "la part des étudiants demandeurs de baptême augmente fortement par rapport aux années passées" (ils n'étaient que 17 % il y a 5 ans).
En France, la quasi majorité (73%) des catéchumènes viennent des zones urbaines. Un décalage amoindri dans le diocèse de Strasbourg qui compte de nombreuses zones péri-urbaines. 56% des demandeurs de baptême habitent en ville contre 44% à la campagne. "Chez nous l'écart n'est pas aussi grand car certaines villes comme Molsheim, Obernai et Haguenau se situent encore en zone rurale tout en présentant des ressources quasi urbaines."
Parmi les causes de ce nouvel engouement auquel il faut ajouter la hausse des grands adolescents, la responsable alsacienne voit un effet de rattrapage : "les parents laissent le choix à leur enfant en ne les faisant pas baptiser petit. Mais il y a aussi une découverte de la foi à travers la paroisse (la majorité des catéchumènes est issue de familles de tradition chrétienne, d'après la CEF) , les copains, les amis, un moment douloureux comme la maladie ou le deuil mais aussi l'amour pour se rapprocher de la foi du fiancé ou de la future épouse."
A noter qu'en Alsace comme ailleurs, la part des femmes qui demandent à entrer dans l'Eglise reste clairement majoritaire (63%).
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