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3 millions en moins pour le budget de l'hôpital psychiatrique George Sand
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3 millions en moins pour le budget de l'hôpital psychiatrique George Sand

Un article rédigé par Guillaume Martin-Deguéret - RCF en Berry, le 15 mai 2023  -  Modifié le 8 janvier 2024
Emissions spéciales Inquiétudes à l'hôpital George Sand

L'ARS a annoncé une coupe dans le budget de 3 millions d'euros pour le centre hospitalier George Sand dans le Cher. Le Conseil de surveillance tire la sonnette d'alarme et craint des conséquences pour les patients.

Le Conseil de surveillance a eu lieu sur le site de Bourges. © RCF - Guillaume Martin-Deguéret. Le Conseil de surveillance a eu lieu sur le site de Bourges. © RCF - Guillaume Martin-Deguéret.

Un coup de ciseaux qui fait grincer des dents. L'Agence Régionale de Santé (ARS) a décidé de réduire de 3 millions d'euros le budget de l'hôpital psychiatrique George Sand. Une décision qui a fait bondir les acteurs locaux : vendredi 5 mai, un Conseil de surveillance exceptionnel élargi a été organisé pour tirer la sonnette d'alarme. Le tout, alors que le centre hospitalier a fêté le 11 mai les 20 ans du regroupement entre les sites de Bourges, Dun-sur-Auron et Chezal-Benoît. 


« Une bombe à retardement »


C'est ce qu'on appelle un mauvais cadeau d'anniversaire. L'ARS justifie cette décision par la fermeture de l'unité Gargilesse sur le site de Chezal-Benoît fin 2019. Une décision « technocratique » pour le président du Conseil de surveillance Jean-Paul Vadrot, qui ne mâche pas ses mots : « C'est un diktat ! Le haut impose quelque chose à ceux du bas, et ça ne peut rien apporter de bon. On peut parfaitement concevoir que la fermeture de Gargilesse entraîne un débasage de 1 ou 1,2 million d'euros. Au-delà, ce n'est pas normal ! 3 millions en moins, c'est une bombe à retardement. »

 

Un conseil de surveillance élargi a eu lieu le 5 mai © RCF - Guillaume Martin-Deguéret.

Des conséquences pour les patients


Une bombe qui pourrait faire des dégâts, même s'il est encore trop tôt pour évaluer les effets de cette décision. Il faut tout de même s'attendre à des conséquences pour la prise en charge des patients : « Il y aura moins d'équipes mobiles d'infirmières qui vont se déplacer à domicile, parce qu'elles seront surchargées » alerte le docteur Hamid Akram, président de la commission médicale d'établissement. « Il y aura moins d'équipes d'éducateurs qui seront recrutées pour accompagner les enfants, pour la réinsertion et la réhabilitation sociale... alors que c'était déjà très compliqué de recruter du personnel ! »

 

De gauche à droite : Jean-Paul Vadrot et le Dr Hamid Akram © RCF - Guillaume Martin-Deguéret.

 

Une inquiétude partagée par les syndicats : « Ça inquiète les personnels » confirme Habiba Azouzi, secrétaire générale de la CFDT santé-sociaux du Cher. « Est-ce que ça va engager des mobilités forcées ? Est-ce que ça va avoir des conséquences sur les fermetures de lits ? Au niveau national, il y a eu des assises de la santé mentale en juillet dernier. Donc on met en place des assises de la psychiatrie, mais à côté de ça, on enlève des moyens pour la prise en charge ! L'une de nos inquiétudes, c'est la pérennité du site de Chezal-Benoît. »


La baisse de 3 millions devrait s'étaler sur deux ans. Le budget du centre hospitalier George Sand est de 80 millions d'euros pour la psychiatrie.
 

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