25 000 kilomètres à pied, le boulimique des pèlerinages Jean-Pierre Musialowski s'arrête en Savoie
Il porte en lui "une saine addiction aux chemins", et la fait partager au public. Ce samedi 11 octobre, à 15h, à la chapelle Sainte-Thérèse à Bassens, Jean-Pierre Musialowski évoquera les spécificités du pèlerinage en solitaire. De Rome, à Jérusalem, en passant par Saint-Jacques et Fatima, cet instituteur à la retraite a arpenté 25 000 kilomètres sur les pas des saints.
©Jean-Pierre MusialowskiRCF Savoie : 25 000 kilomètres, où puisez vous cette force ?
Jean-Pierre Musialowski : Tout commence par un premier chemin. J'ai répondu à un appel. C'est en cheminant que l'on y prend goût. On s'y plaît tellement, qu'au bout du compte, quand on arrive, on n'a qu'une envie, c'est d'y revenir. C'est une échappatoire à la vie ordinaire.
Vous êtes un poète. En cheminant, vous composez des quatrains. Vous les avez compilés dans un livre "Sacré Chemin". D'où vient cette inspiration ?
Elle vient en cheminant. En marchant, on a une inspiration particulière, parce qu'on est en situation, on fait partie intégrante de la nature qui nous entoure. J'ai composé tous ces quatrains, une centaine. Je les enregistre au fur et à mesure des chemins parcourus.
En 2024, près de 500 000 pèlerins ont parcouru les chemins de Saint-Jacques. La forte affluence ne favorise-t-elle pas l'instagramisation du pèlerinage de Saint-Jacques, jusqu'à menacer son identité ?
Pour ma part, j'ai toujours respecté la liberté de chacun. Le chemin n'est qu'un microcosme de la vie de tous les jours. Saint-Jacques doit rester un grand espace de liberté. A partir du moment où chacun respecte mon éthique, ma façon de voir les choses, je respecte aussi leurs motivations. Un pèlerinage, c'est une quête, une découverte de sens et de sacré. Marcher seul dans la nature m'a profondément rattaché à son harmonie et à sa profondeur.
Vous aimez marcher sur les pas des saints. Pourquoi cette recherche ?
Je suis inspiré par Saint Ignace de Loyola, qui a marché du Pays Basque à la Catalogne, ou encore Saint-Roch. Mais le saint qui m'inspire particulièrement, c'est Benoît-Joseph Labre. Ce saint du Pas-de-Calais a voulu entrer dans un monastère. Après trois tentatives infructueuses, il était trop exigeant dans sa foi, il a pris la route en disant "Puisque personne ne veut de moi, la route sera mon monastère".
Saint Benoît-Joseph Labre vous est apparu à travers vos rencontres sur les chemins ?
On peut deviner le saint derrière chacun des pèlerins. Parce que la personne est ordinaire, sur les chemins, on est sans fard, sans masque, on est authentique, on est dans le réel. La liaison avec les saints est permanente sur les chemins.
Ces 25 000 km arpentés à pied en solitaire ont changé votre vie ?
Je dois avouer bien humblement que je ne suis jamais parvenu à transposer les richesses vécues en pèlerinage dans la vie ordinaire. Pour les vivre à nouveau, il faut y retourner ! C'est ce que j'appelle la saine addiction du chemin. Le pèlerinage n'est qu'un microcosme de la vie.
INFOS PRATIQUE S
Conférence entrée libre de Jean-Pierre Musialowski le 11 octobre à 15h à la chapelle Sainte-Thérèse à Bassens, proposée par la délégation de Savoie de l'association Rhône-Alpes des amis de Saint-Jacques de Compostelle


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