Le 8 mai, la France fête la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’occasion aussi de rappeler une autre victoire : celle de l’obtention du droit de vote pour les femmes le 21 avril 1944. Elles votent pour la première fois aux élections municipales de 1945. Elles sont 3 % à diriger des exécutifs locaux en 1945.
Saint Omer fait partie de ces premières villes à élire une mairesse en 1945. Célina Roye, originaire de Polincove (Pas-de-Calais) est élue quelques jours après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Résistante pendant l’occupation, elle s’engage en politique dans le contexte d'après-guerre. La ville est partiellement détruite par les bombardements. La ville a perdu en partie sa gare. L'usine à gaz est également touchée. Puis en juillet 1947, la tour de l'abbaye Saint-Bertin s'effondre sur elle-même suite à l'abandon du site.
Le mandat de Célina Roye est tourné vers l’aide aux plus démunis et la reconnaissance des résistants. Son engagement est salué : un square à été renommé en son honneur en 2022 à Saint-Omer près de l'hôtel Mercure.
Célina Roye n’était pas seule femme élue maire dans le Nord en 1945. Dans l’Aisne, on compte neuf autres femmes, comme Yvonne Curtil à Corbeny, Alice Laurent à La Fère ou Marcelle Penasse à Mayot. La liste ne peut pas être complète car les statistiques du ministère de l'Intérieur ne commencent à enregistrer les femmes élues qu'à partir de 1947. Il est donc difficile de déterminer le nombre exact de femmes qui ont été nommées maires en 1945.
En 1947, on compte environ 250 mairesse en France, soit moins de 1 % du total. Ces élues, souvent issues de la Résistance ou du milieu enseignant, incarnent une première brèche dans un monde politique masculin.
Les décennies suivantes voient une progression très lente de la féminisation des fonctions de maire. En 1959, les femmes représentent à peine 2,4 % des membres des conseils municipaux. Il faut attendre la loi sur la parité de 2000, imposant des listes mixtes dans les communes de plus de 1 000 habitants, pour voir la proportion de femmes élues bondir : elles sont 21,8 % en 1999 contre 42,2 % en 2022 dans les conseils municipaux au niveau national. Mais la fonction de maire reste difficile d’accès : en 2024, seulement 19,8 % des maires en France sont des femmes, soit moins d’un sur cinq.
À l’échelle européenne, la France se situe dans la moyenne, loin derrière la Finlande (39 % de femmes maires), mais devant la Roumanie (5 %).
Dans les Hauts-de-France, la situation est encore plus contrastée. Si 41 % des élus régionaux sont des femmes, elles ne représentent que 17,2 % des maires dans les communes de plus de 1 000 habitants, et 14,9 % dans le Pas-de-Calais. Le fauteuil de maire reste majoritairement masculin.
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