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1 700 ans du premier concile œcuménique : que s'est-il passé en 325 à Nicée ?

1 700 ans du premier concile œcuménique : que s'est-il passé en 325 à Nicée ?

Un article rédigé par Albane Joly - RCF, le 21 mai 2025 - Modifié le 22 mai 2025
L'Invité de la Matinale1700 ans du premier concile oecuménique : que s'est-il passé en 325 à Nicée ?

Constantin le Grand, un empereur romain, convoqua le concile œcuménique de Nicée, dont on célèbre le 1 700e anniversaire. Un évènement majeur dans le dialogue entre les différentes confessions chrétiennes. Le pape François avait prévu de se rendre à Iznik, en Turquie, sur le lieu de ce concile. Décryptage de cet anniversaire avec Jean-François Colosimo, théologien, historien des religions et directeur des éditions du Cerf.

Le concile de Nicée : la première réunion œcuménique mondiale. © GetArchiveLe concile de Nicée : la première réunion œcuménique mondiale. © GetArchive

Le premier déplacement de Léon XIV se fera sans doute en Turquie pour fêter les 1 700 ans du premier concile de Nicée. La rencontre entre Paul VI et Athënagoras en 1965 à Jérusalem, sur le Mont des Oliviers, reste le dialogue œcuménique le plus mûr entre l'orthodoxie et le catholicisme. 

L'empire romain : berceau du concile de Nicée

Sous l’empire romain, saint Ignace d'Antioche a rédigé une lettre pour dire à ses disciples de ne pas essayer de le libérer alors qu’il s’apprêtait à être dévoré par les bêtes, à Rome. Ce témoignage a participé à convertir l’empire sous Constantin."L'amour chrétien va faire exploser de l'intérieur tous les cadres de la sociabilité romaine", conte Jean-François Colosimo.

L'amour chrétien va faire exploser de l'intérieur tous les cadres de la sociabilité romaine

Tandis que le christianisme étend son emprise sur l'empire romain, un prêtre d'Alexandrie nommé Arius se met à prêcher une doctrine hétérodoxe. Bien qu'excommunié, il poursuit avec un certain succès sa prédication. Celui-ci établit une confusion : Dieu serait venu après son père et donc on ne pourrait pas l'appeler Dieu car Dieu et le père sont une seule et même personne. Pour Arius, Dieu ne s’est donc pas incarné. L'empereur Constantin Ier craint donc un schisme qui mettrait à mal l'unité de l'empire. Pour l'éviter, il convoque le 20 mai 325 un concile œcuménique à Nicée.

La première réunion œcuménique mondiale 

Le concile de Nicée répond au prêtre Arius en affirmant que Dieu, engendré de toute éternité, est réellement Dieu. C’est-à-dire qu'il est 100 % Dieu et 100 % Homme. Il est consubstantiel au Père par sa divinité et consubstantiel à nous par son humanité. Le terme de "consubstantiel" vient du concile de Nicée.

À la messe, le crédo de Nicée traduit cette réalité. Proclamé en 325, le symbole de Nicée a ensuite été légèrement amendé en 381 à Constantinople où la dimension trinitaire de la foi chrétienne sera d’autant plus soulignée. Aujourd’hui, le symbole de Nicée et Constantinople représentent un quartier entre les deux. 

250 personnes se sont réunies pour débattre de la foi et fixer quelque chose qui va apporter la paix civile dans l'Empire

"Constantin met en place la première réunion mondiale du christianisme" pour se mettre d’accord sur des dogmes mais aussi sur d’autres questions comme la fixation de la date de Pâques. Ainsi, "250 personnes se sont réunies pour débattre de la foi et fixer quelque chose qui va apporter la paix civile dans l'Empire". Se tromper dans l'Église revient à choisir un mauvais axe. Or l’axe, c’est le Verbe de Dieu qui s'est incarné lui-même.

Une grande postérité pour le concile de Nicée

1 700 ans après, ce concile demeure très important car il montre que la vie de l'Église existe encore. Pour Jean-François Colosimo, "la seule raison d'être de l’Église est de témoigner, d’attester du salut apporté par le Christ et d'être ce corps qui a pour tête le Christ".  

Pour tous les chrétiens, leur symbole de foi et leur confession de foi vient de ce concile de Nicée

Encore aujourd’hui, "pour tous les chrétiens, leur symbole de foi et leur confession de foi vient de ce concile de Nicée". Cet anniversaire ne se limite donc pas à une commémoration historique mais il constitue une invitation à l’unité, à l’écoute de l’Esprit et au dialogue entre tous les croyants. Léon XIV devra poursuivre sur la voie de l'empereur Constantin en veillant à l'unité entre tous les chrétiens.

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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