Décivilisation : comprendre la brutalisation gagnant les sociétés occidentales
Gaël BRUSTIER, essayiste, politologue et conseiller politique. Auteur de La Route de la décivilisation (Cerf)
Même si la parole présidentielle est largement démonétisée, le mandat d’Emmanuel Macron restera peut-être associé à un concept, celui de « décivilisation », mot qu’il avait prononcé en mai 2023 en écho à plusieurs faits divers, pour interpeller la société sur la violence qui ronge les mœurs et dont, selon lui, « le politique n’est pas le seul responsable ». Nous serions ainsi engagés dans un processus de dégradation des normes sociales, de l’ordre symbolique et des structures communes, alors que le sociologue allemand Norbert Elias avait bâti sa notoriété sur le mouvement par lequel les règles deviennent de plus en plus codifiées et intériorisées. La civilité n’est pas « naturelle » : elle est apprise, transmise, instituée, comme se tenir dire à table, dire bonjour madame, ou laisser sa place dans le métro. Inspirée d’une analyse utilisant des références à Marx et Gramsci, Gaël Brustier date de la crise de 2008 le basculement vers la brutalisation de la société et l’éclatement des cadres de référence comme les grands partis socio-démocrates dont l’effondrement aura lieu quelques années plus tard. Les chrétiens ont une responsabilité à exercer pour empêcher les jeunes de sombrer dans des causes convulsionnaires et stériles.
24 novembre 2025
Décivilisation : comprendre la brutalisation gagnant les sociétés occidentales