Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.

Un regard chrétien sur le monde RCF - page 4

Un regard chrétien sur le monde que portent les chroniqueurs bénévoles de RCF Lorraine, laïcs et/ou engagés en Église.

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Episodes

  • Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
    4 juillet 2025

    Dernière chronique avant la pause estivale

    4 min
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    L’approche des congés d’été devrait inciter à la légèreté et donc à mettre sur pause les folies du monde.

    Mais voila que l’actualité nous rappelle. Les 18 et 19 juin, le ministre de l’intérieur a lancé une vaste opération d’interpellation des étrangers dits « en situation irrégulière », mobilisant 4000 policiers et gendarmes. Selon ses propos, la lutte contre l’immigration irrégulière est le fondement même d’une meilleure sécurité des français.

    S’il s’était agi d’interpeler des étrangers délinquants, nous n’aurions évidemment rien à dire. Mais ce ne fut pas le cas. Etaient ciblées toutes personnes supposées originaires du Maghreb, d’Afrique ou du Moyen-Orient. Pour Bruno Rétailleau, un « sans papiers » est, de toute évidence,un criminel en puissance. Le contrôle au facies est érigé en système, au mépris même du droit, alors que la cour européenne des droits de l’homme vient de condamner la France pour « contrôle d’identité discriminatoire ».
    Plus grave encore. Les journalistes étaient invités à braquer micros et caméras sur le ministre de l’intérieur, mais étaient interdits de filmer les contrôles. Qu’est donc devenue la liberté d’informer ? Ainsi, tout s’efface au profit d’une vision policière et raciste.

    Mais c’est leurrer les français que de leur faire croire que la question migratoire sera réglée par l’utilisation de la force. Pour ne prendre qu’un exemple, les températures enregistrées ces derniers jours devraient nous inciter à prendre conscience des effets du dérèglement climatique dans le monde. C’est donc opportunément que le Secours Catholique publie un rapport sur les mobilités environnementales.Ont été ainsi étudiées les effets de la dégradation de l’environnement sur les populations du Bangladesh, du Honduras et du Sénégal privées de logement, de nourriture et d’eau. Les constats sont malheureusement sans appel. Prennent des proportions pour le moins alarmantes la salinisation et la pollution des sols et des points d’eau, la désertification des terres, les effets des inondations, des crues et des cyclones s’ajoutant aux tempêtes tropicales, l’érosion dramatique des côtes, l’épuisement des réserves de poissons.
    L’impossibilité de préserver leurs moyens de subsistance pousse les populations à devenir plus mobiles. Les migrations climatiques sont ainsi devant nous ! Pourquoi le taire au lieu de nous y préparer, car si les populations en souffrance migrent aujourd’hui à l’intérieur ou à proximité de leurs pays d’origine, qu’en sera-t’il demain ?

    Bien sûr, il faut d’abord encourager la mise en œuvre de projets de développement co-construits avec les populations menacées afin d’anticiper et prévenir les aléas climatiques, pour qu’elles puissent rester sur leurs terres. Mais la réduction drastique des budgets consacrés à l’aide au développement n’incite pas à l’optimisme.
    La Banque Mondiale estime ainsi que , pour des raisons environnementales, 216 millions de personnes seront contraintes à migrer dans les années à venir. Des voies légales et sûres de migration doivent donc être établies pour ne pas laisser le champ libre aux passeurs. Ainsi, et à rebours du rejet des personnes migrantes ou de la fermeture des frontières, c’est donc bien une politique raisonnable d’accueil qui est à construire au sein de l’Union Européenne. Sinon, des millions de personnes, n’ayant d’autre choix que de quitter leurs terres, seront laissées seules face à la violence et aux exploitations multiples dont elles seront l’objet.

    Cette réalité-là, tout le monde le sait, est à nos portes, contrairement à ce que veulent nous vendre les marchands d’illusions et de haine.
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    3 juillet 2025

    Capter l'instant présent

    5 min
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    Si, de l’humanité, il ne subsistait que son œuvre protéiforme – quelque 150 livres – cela renseignerait n’importe quel archéologue dans le futur sur ce qui nous a animés pendant des millénaires – l’amour, la haine, le rire, le rêve. La bibliographie du dessinateur Tomi Ungerer, disparu mi-février 2019, à l’âge de 87 ans était en effet remplie de fantasmes et de fulgurances graphiques, de traits subversifs et poétiques. Jusqu’à la fin, il a utilisé son crayon pour éveiller les consciences quand il ne le maniait pas comme un bouclier qu’il pouvait opposer à la bêtise humaine.
    Thorbjørn Jagland, alors secrétaire Général du Conseil de l’Europe déclara : « Nous perdons aujourd’hui un grand artiste, très attaché à l’idée de l’Europe. Les valeurs de justice et d’humanisme qu’elle véhicule lui tenaient à cœur.
    Le musée Tomi Ungerer – Centre international de l'Illustration qui a ouvert ses portes à Strasbourg dès 2007 abrite non seulement abrite 14 000 dessins offerts par l'artiste lui-même, ainsi que 1 500 jouets de sa collection personnelle, mais il poursuit aussi son combat.
    Le 24 juin, j’ai été y voir l’exposition « Évidence », qui s’y tient encore jusqu’au 28 septembre, ce qui laisse le temps de vous y rendre, dans le cadre d’une sortie estivale. Comment capter l’instant présent et le raconter dans un monde secoué par la violence, les crises mondiales et l’effritement des structures politiques ? Telle est la question centrale qu’elle pose. Pour y répondre, elle réunit quatre artistes internationaux : Mounira Al Solh, Nino Bulling, Neïla Czermak Ichti et Mazen Kerbaj. Tous partagent une réflexion sur l’histoire, le temps et la narration, mais chacun d’eux a sa manière unique d’aborder le présent. Leurs œuvres, qu’elles soient personnelles, subjectives, documentaires ou militantes, tissent des liens entre l’intime et le politique. À travers leurs créations, ils montrent comment le quotidien peut révéler des évidences. Que ce soit à travers la peinture, le dessin, la broderie ou l’illustration, leurs œuvres brouillent les frontières des genres artistiques.
    Mounira Al Solh, qui vit entre Beyrouth et Amsterdam et a récemment représenté le Liban à la Biennale de Venise, interroge les réalités politiques du pays des cèdres et de la Syrie, en mettant en lumière la place des femmes dans la culture islamique. Ainsi, elle se situe dans le sillage de Tomi Ungerer qui, dans Ni oui ni non, son dernier ouvrage, paru en 2018, constatait : « Toute religion est bonne tant qu’elle inspire le respect de la vie, qu’elle encourage le maintien de la paix. Avec le fanatisme, toujours aveugle, la religion devient une excuse pour les pires excès. »
    Mazen Kerbaj, lui aussi originaire de Beyrouth, vit comme musicien et artiste à Berlin. Il utilise le dessin pour réagir aux événements politiques, mêlant hasard, abstraction et narration.
    L’exposition m’a permis de découvrir son roman graphique Politique, coédité en 2019 par Arte-éditions et Actes Sud BD. Dans des strips d’une page, il y met en scène le particularisme libanais et fait le portrait acide et drôle d’un pays plein de contradictions.
    Un de ces strips est intitulé Notre pain quotidien. Un libanais s’y adresse à Dieu, dans les termes suivants : « Mon Dieu, je veux te remercier d’avoir créé ce pays magnifique qu’est le Liban, avec ses plages et ses montagnes, ses forêts de pins, ses oliviers et ses orangers, avec son climat si doux et sa nature si hospitalière, qu’il doit être le pays qui se rapproche, le plus de l’idée de paradis sur terre !
    Merci du fond du cœur, mon Dieu… Mais est-ce que tu étais vraiment obligé de créer les Libanais ? »
    Là aussi, je vois un parallèle avec Tomi Ungerer. À un interviewer qui lui demandait, comment il s’imagine le paradis, il répondit : « S’il existait, ce serait une immense bibliothèque. Je n'y crois pas vraiment, mais je prie chaque soir pour exprimer ma gratitude. Où aboutissent mes prières de gratitude, je l'ignore. »

    Nino
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    2 juillet 2025

    Le refus de l'indignité

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    1 juillet 2025

    Mon été de retraité

    3 min
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    Que signifie prendre des vacances ?
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    27 juin 2025

    Vive le mois de juin, ses apéritifs, ses pic-nics

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    26 juin 2025

    Changer les mots pour changer le poids des actes

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    25 juin 2025

    Un financier parle vrai : Frank Elderson de la BCE

    5 min
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    24 juin 2025

    Actualités de Thomas Mann

    5 min
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    Du 13 au 15 juin 2025 Nancy a accueilli le 81e congrès ordinaire du Parti socialiste. Sur sa page Facebook, Mathieu Klein écrivait le 15 juin : « Face à une France qui traverse une crise politique et sociale, face à l’extrême droite qui est aux portes du pouvoir, face aux tensions internationales qui menacent la stabilité du monde, la responsabilité des socialistes était de savoir dépasser leurs divisions, d'exprimer des idées, de fixer une méthode l’et un cap pour 2026 et 2027, merci à chacun d'y avoir contribué »
    Ce même jour, Laurent de Boissieu, publiait en fin d’après-midi, un article sur le site du quotidien La Croix dans lequel il constatait : « Aucune synthèse n’a été possible entre la majorité d’Olivier Faure, réélu premier secrétaire du PS, et la minorité représentée par Nicolas Mayer-Rossignol lors du congrès réuni du 13 au 15 juin 2025, à Nancy. »
    Germaniste un jour, germaniste toujours, j’aimerai prendre un peu de hauteur avec vous mes auditeurs en me penchant sur l’Allemagne de Weimar, quand les nazis étaient aux portes du pouvoir.
    Le 17 octobre 1930, le prix Nobel de littérature Thomas Mann a lancé l’« Appel à la raison » dans un discours prononcé à la salle Beethoven de Berlin. L’auteur des Considérations d’un apolitique y plaidait l’alliance de la bourgeoisie et de la social-démocratie contre le fanatisme nazi. Il revendiquait l’héritage spirituel de la pensée bourgeoise allemande pour rejeter sans concession le nazisme.
    Le 17 octobre, Thomas Mann fut empêché de parler par des agitateurs nazis ; il dut interrompre son discours.
    Le discours a été publié en français dans le numéro 96 de la revue Europe en date du 15 décembre 1930, que vous pouvez retrouver sur Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF et de ses partenaires.
    Je me contenterai de vous en citer les lignes suivantes :
    « Tout semble possible, semble permis contre la dignité de l'homme et, quand on enseigne que l'idée de liberté est devenue une vieille défroque bourgeoise, comme si une idée qui est aussi intimement liée a? tout le pathétique de l'Europe, en partant de laquelle l'Europe s'est directement constituée et a? laquelle elle a fait de si grands sacrifices, pouvait jamais réellement se perdre, cette liberté, doctrinalement abolie, réapparaît sous un aspect conforme a? l'esprit du temps : retour a? la sauvagerie, mépris de tout sentiment supérieur de l'humanité, affranchissement des instincts, émancipation de la brutalité, dictature de la violence. »
    À l’occasion du 150e anniversaire de Thomas Mann, le 6 juin 2025, les éditions des Belles-Lettres rééditent ses Appels aux Allemands, ancrés dans les événements de leur époque, mais qui demeurent d’une actualité brûlante. L’appel de Mai 1941 est intitulé Les anciens Grecs ressuscitent, … et vous, qui êtes-vous ? J’en extrait les lignes suivantes, qui peuvent être rapprochées de la citation précédente : « Vos tyrans vous ont inculqué à force de Coups, que la liberté est une guenille surannée. Croyez-moi, la liberté continue d’exister… ; en dépit de tous les racontars des des apprentis philosophes et de toutes les lubies de la philosophie de l’esprit, elle restera éternellement, ce qu’elle était il y a 2000 et quelques années :la lumière et l’âme de l’Occident ; et, dans l’histoire, l’amour et la gloire appartiendront à ceux qui moururent pour elle, et non à ce qui la laminèrent en l’enfonçant dans le sol sous leurs tanks »
    Elles pourraient être écrites de nos jours. Dans la préface à cette réédition, le journaliste François Malye constate qu’ « À lire les appels aux Allemands de Thomas Mann, diffusés par la BBC durant le second conflit mondial, la première réaction est évidente : aujourd’hui, les guerres étant revenues, aucun intellectuel, d’un tel niveau, ne se fait entendre pour ramener L’humanité à la raison. Comme si le monde était devenu sans voix devant ces nouvelles barbaries.
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    20 juin 2025

    Pour comprendre les migrations...

    4 min
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    Le musée de l’Homme à Paris propose une exposition remarquable intitulée : « Migrations une odyssée humaine ». Elle est le fruit d’une collaboration multidisciplinaire entre une trentaine de meilleurs spécialistes de la question migratoire : sociologues, anthropologues, juristes, philosophes, politologues, géographes ou historiens.
    Visiter cette exposition est sans doute le seul moyen de percevoir toute la réalité de ce phénomène complexe des migrations humaines. Mais on peut en retenir quelques enseignements.

    Il est d’abord opportunément démontré que, depuis Homo Sapiens, l’homme a toujours migré. En est résulté un brassage culturel extraordinaire et la diffusion d’innovations, de techniques et de savoir-faire, dont nous pouvons mesurer les effets sur nos pratiques quotidiennes.
    Mais ce qui intéresse davantage est l’analyse des migrations actuelles. Elle commence par la définition des termes que nous utilisons, car, pour mesurer, encore faut-il s’entendre sur ce que l’on mesure. Ainsi, est migrant celui qui est «né dans un autre pays que celui où il vit pour une durée au moins égale à un an ».

    Définis ainsi de façon consensuelle entre toutes les organisations internationales, les migrants -y compris ceux en situation irrégulière dans le pays où ils résident- représentent 325 millions d’êtres humains, soit 4 % de la population mondiale, ce qui pourrait être considéré comme marginal. Mais ces 25 dernières années leur nombre a progressé de 112 % en raison des mutations du monde : croissance des inégalités, multiplications des conflits, raréfaction des ressources naturelles…mais aussi développement des échanges.

    Ceci étant, les humains migrent en très grande partie à proximité immédiate de leurs pays d’origine, comme l’ont d’ailleurs récemment montré les conflits en Syrie, en Ukraine ou au Soudan. Ainsi les migrations d’un pays du Sud vers un autre pays du Sud sont-elles de loin les plus nombreuses, ce qui met à mal la croyance répandue que les plus pauvres migrent vers les nations les plus riches.

    Autre donnée est le classement des pays en fonction de la part que représentent les immigrés dans la population totale. La France y occupe le 35ème rang mondial et le 15ème en Europe. Ce sont les pays du Golfe qui, de très loin, accueillent la plus forte proportion d’immigrés, où d’ailleurs se trouve très majoritairement la communauté arabo-musulmane. En Europe, la part des immigrés culmine dans les pays carrefour (Luxembourg, Suisse, Autriche) et les nations prospères des aires germaniques ou scandinaves. En France, les immigrés représentent 13 % de la population, ce qui assure que le « grand remplacement » tant annoncé n’est évidemment pas pour demain.

    Avec la montée des nationalismes et des peurs identitaires, les migrations sont devenues l’objet de falsifications multiples et d’instrumentalisations. Les migrations humaines contemporaines sont en effet le plus souvent présentées et donc perçues comme massives, soudaines, imprévisibles et destabilisantes. Les médias et les réseaux sociaux abondent de termes connotés : « envahissement », « vague migratoire », « criminalité ».
    Il était donc nécessaire que cette exposition au musée de l’Homme apporte des données de compréhension fiables sur la construction des mythes, des mots, des chiffres et des faits. Elle met ainsi en évidence que la « crise migratoire », dont on parle tant, est en réalité une crise de l’accueil des personnes exilées et une remise en cause préoccupante du droit d’asile. .
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    18 juin 2025

    Être dépaysé !

    3 min
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    Avril et mai de chaque année, quand le soleil permet à la température ambiante et à la luminosité de ressembler à un temps estival, on aspire à voir autre chose, un ailleurs peu connu ou simplement de prendre l'air.

    En quelques seamines, j'ai vécu deux expériences très différentes dont j'aimerais vous parler avec mes impressions, toutes les deux dans le cadre de mes activités actuelles.
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    17 juin 2025

    Pourquoi t'es tout tatoué toi ?

    4 min
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    17 juin 2025

    Pourquoi t'es tout tatoué toi ?

    4 min
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    Pourquoi t'es tout tatoué toi ? Une chronique de Jean-Marie Blondel
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    16 juin 2025

    Pour un humanisme numérique et une révolution des consciences

    5 min
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    La fin de la saison approche à grand pas et il s’agit déjà de l’avant dernière chronique pour 2024-2025. Les précédentes chroniques de la saison vous pouvez les retrouver sur la page web de RCF. Voilà bien, un point positif du Web.
    La numérisation ouvre encore bien d’autres opportunités sans précédent, mais elle soulève également de graves préoccupations. C’est ce que nous fait comprendre le fondateur du Web lui-même, Tim Berners-Lee quand il nous met en garde : « Le système est en train d'échouer »
    Les dangers qui nous menacent sont la monopolisation du Web, la montée des opinions et des comportements extrémistes orchestrés par les réseaux sociaux, la formation de bulles de filtre et de chambres d'écho comme autant d'îlots de vérités disjointes, la perte de la vie privée et la généralisation de la surveillance numérique.
    Les technologies numériques perturbent les sociétés et remettent en question notre conception de l'être humain. Les enjeux sont importants et le défi de construire une société juste et démocratique avec l’être humain au centre du progrès technologique doit être relevé avec détermination et ingéniosité scientifique.
    L'innovation technologique exige l'innovation sociale, et l'innovation sociale exige un engagement sociétal a? grande échelle.
    En mai 2019, a été publié dans la capitale autrichienne le Manifeste de Vienne pour un humanisme numérique, un appel a? la délibération et a? l’action sur le développement technologique actuel et futur. Il s’agissait du résultat d'un processus émergent réunissant des scientifiques et des praticiens de différents domaines et sujets, rassemblés par des préoccupations et des espoirs pour l'avenir, conscients de leur responsabilité commune à l'égard de la situation actuelle et de l'avenir, en tant que professionnels et citoyens.
    Pourquoi vous parler de ce manifeste seulement maintenant, six ans plus tard ?
    D’une part, parce que du 26 au 28 mai s’est tenue à Vienne la Conférence sur l'humanisme numérique qui, cette année a eu pour thème : « Façonner notre avenir numérique » Sous le patronage du président autrichien Alexander Van der Bellen, des intervenants internationaux de renom ont partagé leurs points de vue, apporté de nouvelles perspectives et mis en évidence les voies potentielles pour créer un avenir numérique qui profite à tous.
    D’autre part, parce que mercredi 11 juin, j’ai assisté Salle Chepfer de l'Hôtel de Ville de Nancy, à la conférence-débat « Pour une philosophie de l’intelligence artificielle », organisé par le Loria. Les deux intervenants, Nicolas Sabouret, professeur d'informatique à l’Université Paris-Saclay, et Laurent Bibard, professeur de philosophie à l’ESSEC, ont co-écrit « L’Intelligence Artificielle n’est pas une question technologique », paru aux Éditions de L’Aube.
    Il y a trop peu d’interrogations de fond sur les enjeux de l’intelligence artificielle. Au-delà des questions technologiques et des innombrables fantasmes à son propos, l’intelligence artificielle est l’occasion de renouveler notre réflexion sur notre humanité. Avec le double éclairage de la philosophie et de l’informatique, les conférenciers ont plaidé pour que chacun d’entre nous devienne acteur de la réflexion.
    Dans un essai intitulé Georges Bernanos et la Révolution des consciences, paru aux Éditions Le passager Clandestin, Maxime Morin montre que le geste technocritique de l’auteur catholique porte jusqu’à aujourd’hui, époque où algorithmes et IA sont en passe de prendre le contrôle de nos destinées et que lui aussi peut nous aider à devenir acteur de la réflexion.
    Morin nous présente entre autres un extrait de « L’esprit européen et le monde des machines », conférence prononcée le 12 septembre 1946, à l’occasion des Rencontres internationales de Genève. Les lignes suivante que j’en extrait me semble toujours d’actualité, au vu du sujet de ma chronique : « On peut penser ce qu’on veut du monde moderne, mais je crois que le moment est venu de savoir si le monde mode
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    13 juin 2025

    Halte à la pornographie pour les mineurs !

    5 min
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    11 juin 2025

    Mauvaise optimisation de l'électricité solaire

    4 min
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    Depuis que l’économiste Adam Smith a publié sa théorie il y a 2 siècles, l’économie fonctionne selon le principe de l’optimisation des intérêts personnels. La théorie dit que les humains choisissent toujours ce qui est dans leur meilleur intérêt personnel. Le boulanger fait du bon pain, non pas parce qu’il aime le travail bien fait, mais uniquement pour attirer un maximum de clients et donc pour optimiser ses intérêts financiers personnels. Cette optimisation personnelle mène régulièrement à des dérives que le législateur essaie ensuite de minimiser. C’est ainsi que la France a produit 10’000 lois et 100’000 articles de loi.
    Pour cette même raison d’optimisation financière personnelle, notre système électrique est en train de rencontrer des problèmes. Il y a quelques semaines, le site de RTE 1 nous a montré que le système produit trop d’électricité entre 13h et 15h à cause du pic solaire. Une partie de la production photovoltaïque ne peut pas être injectée dans le réseau, parce qu'il y a une surproduction par rapport à la demande.
    Pendant le pic solaire, la production nucléaire est réduite de l'équivalent de 5 à 10 réacteurs.
    Alors que la production solaire est à son maximum, les exportations d’EDF sont à leur minimum, et parfois, nous importons même de l’électricité ! Comme il est midi en Allemagne et Espagne en même temps qu'en France, tout le monde se retrouve avec le maximum solaire au même moment. Nos voisins exportent alors leur surplus de production à des prix négatifs, c’est à dire, l’acheteur d’électricité reçoit de l’argent du vendeur.
    Ce fonctionnement ne tire pas le meilleur parti, ni du nucléaire et ni du solaire. En effet, ces deux modes de production partagent une caractéristique : Une fois la centrale construite, il n'y a pas grand chose à payer pour produire : Le soleil est gratuit et le coût de l’uranium est négligeable.
    Pour le nucléaire, il faut certes du personnel pour piloter le réacteur et payer le combustible, mais ce coût est marginal et quasi indépendant du volume de production. Bien que réduire la production nucléaire ne pose aucun problème de sûreté, cette réduction accélère néanmoins le vieillissement du réacteur.
    Du coup, se priver d'une partie de la production fait monter le coût de production.
    Que pourrait-on faire pour améliorer la situation ?
    1) Une partie des panneaux solaires devrait être dirigée vers l’est et une autre partie vers l’ouest pour augmenter la durée de production depuis le lever du soleil jusqu’à son coucher.
    2) Il faut demander aux grands producteurs d’électricité solaire d’installer des moyens de stockage plutôt que d’exporter leur surplus à un prix négatif et ainsi obliger d’autres producteurs de garder le réseau stable.
    Ces deux solutions ne sont financièrement pas optimales. Mais si nous voulons augmenter la production d’énergie renouvelable, il va falloir réglementer ce problème et imposer des solutions aux producteurs d’énergie solaire.
    Pendant toute l’année 2024 dans l’Union Européenne, l’électricité photovoltaïque représentait 10% de la production et l'éolien 19%. Sans un changement de la réglementation, l’Union Européenne ne pourrait pas produire un tiers de son énergie par des renouvelables comme elle le prévoit.
    Nous voyons, une fois de plus, que l’optimisation des intérêts personnels qui ne tient pas compte de l’intérêt général, fonctionne uniquement si l’État impose des nouvelles lois.
    Si nous souhaitons vivre dans un État qui impose moins de 100’000 articles de loi, il faudra à nouveau enseigner la morale à l’école et cesser de fonder la société sur l’optimisation de l’intérêt personnel, comme l’enseignent les économistes depuis deux siècles.
    L’enseignement de Jésus se résume avec une seule loi : « Tout ce que vous voudriez que les hommes fassent pour vous, vous aussi, faites-le de même pour eux, car c'est ce qu'enseignent la loi et les prophètes » (Matthieu 7.12).
    Vous trouvez plus d’informations sur le site internet « pratiquement-durable.com
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    6 juin 2025

    Faut-il consacrer un droit à une aide à mourir ?

    4 min
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    L’assemblée nationale vient donc d’adopter 2 projets de lois. L’un renforce opportunément l’accès à des soins palliatifs. L’autre, beaucoup plus discutable, instaure le droit à une « aide à mourir ».

    Hasard du calendrier, l’historien Johann Chapoutot, spécialiste du nazisme, publie en même temps un livre intitulé « les irresponsables ». Il y relate comment sont nés les programmes d’euthanasie décidés par le IIIème Reich.

    Il explique ainsi que, dès 1920, paraît un ouvrage appelant à détruire « les vies qui ne valent pas d’être vécues ».
    Son auteur, professeur de droit, affirme ainsi qu’il « existe des hommes pour qui la mort est une délivrance, comme elle l’est d’ailleurs pour la société et l’Etat, ainsi libérés d’une charge inutile ». Cet ouvrage est un succès populaire.
    Trois ans après l’arrivée de Hiltler au pouvoir, un curieux problème de mathématiques apparaît dans les manuels scolaires : « La construction d’un asile d’aliénés a coûté 6 millions de Reichsmarks. Combien de pavillons à 15000 Reichsmark chacun aurait-on pu construire pour cette somme ? ».
    En 1938, est plaquardée une affiche montrant un homme handicapé et difforme avec ce slogan explicite : « 60000 Reichsmarks c’est ce que coûte jusqu’à sa mort ce malade héréditaire. Compatriote, c’est aussi ton argent qu’on dépense! ».

    Puis, de plus en plus nombreux sont ceux qui, détournant les idées morales d’amour et de compassion, affirment que « tuer le malade est un acte d’amour, puisque ainsi on le délivre de sa souffrance » en même temps que l’on « délivre ses proches et la communauté d’un fardeau ».
    Seul alors l’évêque de Münster s’en émeut. Dans un célèbre sermon, il proclame « si l’on applique le principe qu’il est souhaitable d’éliminer les improductifs, alors malheur à nous tous qui vieillirons et que nos facultés diminueront ». Pourtant, ce sont près de 200.000 enfants handicapés ou de patients psychiatriques, qui seront ainsi euthanasiés.

    80 ans plus tard, le texte soumis à notre représentation nationale diffère évidemment des intentions mortifères du IIIème Reich. Mais se référer à l’histoire nous fait prendre conscience que, si le pire n’est jamais sûr, il est toujours possible.

    Or, la fin de vie est une expérience éminemment singulière, personnelle et unique. Elle ne vaut que pour la personne achevant ainsi son parcours. Chaque vie finissante possède en elle même une égale dignité. Dès lors, légiférer au prétexte que certaines vies ne mériteraient plus d’être vécues expose à bien des dérives.

    En outre, ne nous trompons pas de combat. Une loi s’inscrit toujours dans un contexte politique et social. Celle consacrant le droit à une « aide à mourir » s’inscrit ainsi dans le contexte de raréfaction du soin, laissant de côté un nombre toujours croissant de nos concitoyens. De nombreux patients renoncent, par exemple, à accéder aux services d’urgence en raison de files d’attente interminables. Certains en viennent même à décéder sur des brancards. C’est bien cela qui est intolérable et ce à quoi nous devons remédier.

    La fraternité enfin ne consiste pas à promouvoir une logique mortifère, mais à accompagner dans la douceur et le soin ceux qui ainsi achèvent leurs vies en leur tenant la main.
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    5 juin 2025

    La puissance du féminin

    5 min
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    Dans une de mes précédentes chroniques, je vous ai parlé de Lytta Basset et de son essai Paroles de feu. Pour elle, « La Bible n'est pas un livre sacré, c'est un livre qui est inspiré. Donc inspirant. C'est un livre qui est traversé de bout en bout par un souffle. Un souffle d'origine divine. Mais qui peut vous traverser vous, moi, n'importe qui. Il n'y a pas de frontières. L'Esprit souffle où il veut. C'est ce que disait Jésus : le souffle va où il veut. »
    Le mot qui dit l’Esprit en hébreu ou en araméen est ‘ruah’ et signifie ‘souffle’ est un mot féminin. Par ailleurs, la Sagesse, telle qu’elle apparaît dans le livre de la Sagesse et dans celui des Proverbes, livres grecs, est la ‘sophia’, mot également féminin, et la tradition identifie souvent cette Sagesse avec l’Esprit.
    À quelques jours de la Pentecôte, je pense donc opportun de vous présenter le nouveau livre de la philosophe Corine Pelluchon dont la pensée représente le renouveau de l’humanisme contemporain. Il est paru chez Rivages et s’intitule La démocratie sans emprise ou la puissance du féminin.
    « La puissance du féminin, qui suppose que nous assumions pleinement notre condition corporelle et finie, que nous, en fassions une chance, le point de départ d’un projet politique, démocratique et écologique, est une potentialité de l’être humain qui concerne aussi les hommes. Elle est à la portée de tous et de toutes, même si elle est souvent étouffée. » nous explique l’auteur. Elle précise par ailleurs qu’« Elle est l’affirmation de ce pouvoir d’agir susceptible de modifier à sa racine le rapport de l’être humain au monde et à autrui, d’éveiller à la considération pour la singularité de chacun et au respect de la diversité des êtres vivants et des cultures. Il en est ainsi parce que le féminin désigne l’attention au singulier et à l’accueil du donné. Aussi, l’expérience de l’appartenance au monde commun qui nous fait prendre conscience de ce qui nous relie aux autres mais dont nous avons dit qu’elle était également inséparable de la confrontation de chacun à sa mortalité, devient, par l’attention à ce qui est donnée, gratitude, engagement en faveur de la vie et de l’avenir, générosité, capacité de penser et d’agir, de donner, de se donner, amour. »
    L'objectif de ce livre est le suivant : « Faire face au danger d'effondrement de notre civilisation sans abandonner la rationalité philosophique et scientifique, tout en gardant à l'esprit notre dépendance à la nature et aux autres êtres vivants. »
    L’auteure expose également comment résister à ce qui incarne ce danger : « Face aux manifestations contemporaines des « Contre-Lumières » – celles qui cherchent à établir une société hiérarchisée, qu'elles s'appuient sur la religion ou fassent appel au transhumanisme – et face aux accusations postmodernes d'hégémonie de tout universalisme, nous devons proposer de nouvelles Lumières. Celles-ci nous obligent à revisiter l'histoire des Lumières et à résister à l'amputation de la raison, désormais réduite à un instrument de calcul et d'exploitation. »
    Corine Pelluchon qui a publié une dizaine d’ouvrages, parmi lesquels Éthique de la considération (Seuil, 2018) et Pour comprendre Levinas (Seuil, 2020), et dont l’œuvre a été récompensé outre-rhin par le prix de la pensée critique Günther Anders en 2020, pose les bonnes questions et nous aide à faire le bon choix.
    « Le choix en faveur de la vie et de la liberté, prend sa source dans des expériences, le mettant à l’épreuve et le consolidant. C’est la pérennité de ce choix, la capacité qu’il donne de surmonter l’adversité et de s’adopter aux circonstances les plus pénible, que nous nommons puissance du féminin.
    Cette puissance, (…), est nécessaire pour nouer des liens sains à la fois sur le plan individuel et sur le plan collectif. Elle est la condition de l’amour comme de la démocratie. »
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    4 juin 2025

    Rhinocérisation

    5 min
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    3 juin 2025

    Bon anniversaire Éléonore

    4 min
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    Vivre dans le monde présent quand on a 19 ans.
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    30 mai 2025

    Fin de vie : non à la loi sur l'aide à mourir !

    4 min
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